Coronavirus : la Chine bientôt isolée du monde ?

Autrefois concentrée à Wuhan, l’épidémie du coronavirus étend progressivement ses racines dans la quasi-totalité des provinces de la Chine. Avec, à la clé, un bilan monstrueux de 170 morts et plus de 5 300 cas confirmés, le coronavirus (2019-nCoV) risque d’isoler la Chine du reste du monde.

C’est un nouveau revers pour la Chine. Pays le plus peuplé du monde, la Chine est confrontée au coronavirus (2019-nCoV) depuis décembre 2019, après qu’elle ait affronté entre 2002 et 2003 le SRAS qui a contaminé plus de 5 000 chinois. Né dans un marché de Wuhan, capitale tentaculaire de la province du Hubei, au centre de la Chine, le nouveau coronavirus (2019-nCoV) s’étend progressivement dans plusieurs provinces de la Chine, faisant accroître la psychose au sein de la communauté chinoise.

Le taux de mortalité s’élève à 170 et plus de 5 300 cas confirmés. Selon RFI, il y a eu 37 nouveaux décès en 24 heures et l’ensemble du territoire chinois est désormais touché et certains bourgs ont décidé de se barricader et ne laissent plus entrer d’étrangers, pour éviter toute contamination. « Avec un cas de contamination découvert à Lhassa, le coronavirus gagne les plateaux tibétains et ce sont désormais toutes les provinces, toute la carte de Chine qui est en rouge », a signalé le correspondant de RFI à Pékin, Stéphane Lagarde. Avec cette accélération de la propagation du virus, le monde redoute le pire.

Le coronavirus au-delà des frontières chinoises

Le nouveau coronavirus est déjà présent dans d’autres pays. En effet, en France, Australie, Allemagne, aux Etats-Unis, Japon et à Hong Kong, on dénombre des cas suspects du coronavirus. En Afrique : la Côte d’Ivoire, le Maroc et le Kenya en ont enregistré eux aussi des cas suspects, mais les résultats se sont avérés négatifs au Maroc et en Côte d’Ivoire. Pour l’heure, les résultats du cas suspect enregistré au Kenya ne sont pas encore révélés tandis que l’Île Maurice dénombre, elle aussi, certains cas suspects. A noter que des mesures préventives ont été prises par les ministères des différents pays pour lutter contre le mal.

Des pays ferment leurs portes à la Chine

Pour contrer la propagation du coronavirus, des pays frontaliers à la Chine ont commencé par acter la fermeture de leurs frontières avec le géant de l’Asie. Ce jeudi 30 janvier 2020, le premier ministre russe a annoncé la fermeture des frontières avec la Chine en extrême-nord. Mais avant cette prise de décision, la Mongolie et la Hong Kong ont déjà fermé leurs frontières avec la Chine. Tout porte à croire que, si les autorités chinoises ne parviennent pas à retenir la propagation de l’épidémie, le pays risque de se voir mis en quarantaine par le reste du monde. La RDC vient d’interdire à ses citoyens de voyager vers la Chine et ce n’est qu’une mesure parmi tant d’autres.

Une légèreté de l’OMS et des autorités chinoises ?

Jeudi 23 janvier 2020, alors que le coronavirus faisait des victimes et se propageait de façon exponentielle, l’OMS s’était réunie pour opiner sur la situation. Au terme de la rencontre, l’instance en charge de la santé mondiale, a déclaré qu’il était « trop tôt » pour déclarer l’urgence internationale. « Ne vous y trompez pas, c’est une urgence en Chine. Mais ce n’est pas encore une urgence sanitaire mondiale. Cela pourrait le devenir », a déclaré, jeudi soir, lors d’une conférence de presse, le directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Ce jeudi 30 janvier, l’OMS a convoqué une nouvelle réunion d’urgence. Va-t-elle déclarer ou non l’urgence sanitaire mondiale ?

Soulignons que huit médecins de Wuhan ont été arrêtés au début de la crise pour avoir osé évoquer l’ampleur de la catastrophe en préparation. Ses derniers viennent d’être réhabilités par la justice chinoise. Accusés par la police de la capitale de la province du Hubei d’avoir divulgué de « fausses informations », ils ont gagné le statut de lanceurs d’alerte et salués par les médias d’Etat qui regrettent que leur parole n’ait pas été entendue plus tôt.