Frappes sur des bases américaines : « L’Iran veut sauver les apparences »

En riposte à la mort du général iranien Qassem Soleimani, assassiné le 3 janvier, l’Iran a tiré dans la nuit du mardi au mercredi 8 janvier, une vingtaine de missiles sur les bases américaines en Irak. Une riposte qui pourrait déclencher une guerre ouverte entre les deux pays. Mais pour le chercheur Vincent Eiffling, cet acte de Téhéran est juste symbolique.

Téhéran avait promis « une dure vengeance au bon endroit et au bon moment » peu après la mort du général Qassem Soleimani et s’est exécuté. Dans la nuit du mardi au mercredi, une vingtaine de missiles iraniens se sont abattus sur les bases américaines en Irak. Selon la télévision iranienne, le bilan des dégâts fait état de 80 morts. « Une gifle donnée en pleine face » aux assassins de Soleimani selon l’ayatollah Ali Khamenei qui a affiché sa fermeté ce mercredi, quelques heures après la riposte iranienne.

Si pour beaucoup, cet acte du gouvernement iranien sonne comme le début d’une riposte militaire d’envergure, pour Vincent Eiffling,  les frappes iraniennes ne constituent qu’une réponse stratégique contre les américains. Au micro de LCI, le chercheur au Centre d’étude des crises et des conflits internationaux (Cecri) de l’université catholique de Louvain (Belgique) a expliqué que la riposte iranienne est juste symbolique. Pour lui, Téhéran veut prouver aux américains qu’ils sont capables de réagir contrairement à ce que véhicule la presse internationale. « A mon sens, cette attaque est avant tout symbolique. Il faut se rendre compte que les frappes menées par Téhéran sont assez limitées dans leur portée (ndlr : 22 missiles). Et savoir que les missiles iraniens ne sont pas les plus modernes qui soient, pour leurs portées ou leurs charges. Certains ont d’ailleurs raté leur cible », a-t-il fait savoir.

A l’en croire, les autorités iraniennes sont partagées entre deux feux :  Venger leur citoyen qui de surcroît, est le chef alquods des « Gardiens de la révolution » et éviter une guerre conventionnelle avec les Etats Unis dans laquelle elles ne sortiraient que vaincues. Le seul alternatif qui s’offre à eux est le symbolisme, sauver les apparences, selon le chercheur. « Les Iraniens savent très bien qu’ils n’ont pas les moyens de gagner une guerre conventionnelle contre Washington. Mais le symbolisme est fort en Iran : il faut sauver les apparences. Il y a eu un engouement populaire suite à l’assassinat de Soleimani. Avec ces frappes – qui sont une réponse rapide -, le régime y apporte une réponse : « Regardez, on est capable de riposter vite et fort’’ », indique l’homme.

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