Les Etats-Unis ont annoncé « par erreur » leur retrait d’Irak, avant de démentir

Les États-Unis ont annoncé lundi «par erreur» préparer leur retrait d’Irak, après que le Parlement irakien a réclamé l’expulsion des soldats étrangers en réponse à l’assassinat à Bagdad du général Qassem Soleimani.

Lundi 6 janvier, via une lettre, les Etats-Unis ont annoncé le retrait des troupes américaines en Irak… avant de démentir dans la foulée. La lettre, signée du général William H. Seely, commandant des opérations militaires américaines en Irak, expliquait au commandement militaire irakien que Washington était en train de « repositionner » les forces de la coalition antijihadistes dans le but d’« un retrait de l’Irak de manière sécurisée et efficace ». Selon ce document, le retrait visait à respecter la décision du Parlement irakien, qui avait exhorté la veille le gouvernement à expulser les troupes étrangères du pays, après l’assassinat à Bagdad du général iranien Qassem Soleimani.

« Par respect pour la souveraineté de la République d’Irak, et comme demandé par le Parlement et le Premier ministre, la Coalition va repositionner ses forces […] pour s’assurer que le retrait d’Irak est mené de manière sécurisée et efficace », peut-on lire dans le document. Mais cette lettre annonçant le redéploiement des soldats américains en vue d’un retrait a été envoyée par erreur aux Irakiens, selon le chef d’état-major américain. Les Etats-Unis ont finalement annoncé ne pas avoir pris de décision sur un retrait de leurs troupes du pays, a affirmé lundi le chef du Pentagone Mark Esper.

Une « erreur commise en toute bonne foi »

« Aucune décision n’a été prise de quitter l’Irak. Point », a déclaré à la presse le ministre américain de la Défense. « Cette lettre ne correspond pas à notre état d’esprit aujourd’hui », a-t-il assuré. Avant d’ajouter : « La lettre est authentique mais a été envoyée par erreur ». Cette missive, bien qu’authentique, n’aurait en fait jamais dû être envoyée. « C’était un projet [de lettre] non signé », a expliqué, dans la cacophonie, le chef d’état-major américain, le général Mark Milley. « C’est une erreur commise en toute bonne foi », a-t-il indiqué, précisant que le courrier était destiné à quelques leaders militaires irakiens parce que les mouvements de troupes américaines en Irak se sont accrus ces derniers jours. Et de pointer du doigt un paragraphe « mal formulé », qui « implique un retrait » : « Ce n’est pas ce qui se passe », assure le général Milley.

Les Etats-Unis comptaient 5200 soldats en Irak, jusqu’à l’arrivée la semaine dernière de plusieurs centaines d’autres pour protéger l’ambassade dans la Zone verte -quartier ultrasécurisé de Bagdad-, attaquée mardi par des milliers de pro-Iran. Depuis fin octobre, des dizaines de roquettes ont visé des soldats et des diplomates américains. Face à la montée des tensions, Washington avait annoncé récemment le déploiement de 3000 à 3500 soldats supplémentaires dans la région, « très probablement » pour en envoyer une partie en Irak, selon un responsable américain.

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