Les Etats-Unis tuent un puissant général iranien dans un raid en Irak « sur ordre » de Donald Trump
L’émissaire de Téhéran pour les affaires irakiennes, le puissant général Qassem Soleimani, et un autre leader pro-iranien en Irak ont été tués tôt vendredi dans un raid américain à Bagdad, trois jours après une attaque inédite contre l’ambassade américaine.
Au surlendemain d’une attaque de l’ambassade américaine à Bagdad par des combattants et des partisans pro-Iran, Washington riposte. Le Pentagone a confirmé ce jeudi soir avoir tué le général iranien Qassem Soleimani, mort dans un bombardement à Bagdad, sur ordre du président américain Donald Trump. « Sur ordre du président, l’armée américaine a pris des mesures défensives décisives pour protéger le personnel américain à l’étranger en tuant Qassem Soleimani », a indiqué le ministère américain de la Défense dans un communiqué.
Le Pentagone a pris soin de souligner que le général Soleimani était le chef des opérations extérieures des Gardiens de la révolution, une organisation considérée comme terroriste par Washington depuis avril dernier. Le général iranien présidait aux négociations pour former le futur gouvernement irakien. Il était l’un des personnages les plus populaires d’Iran, et considéré comme un adversaire redouté des Etats-Unis et de ses alliés.
Donald Trump n’a pas immédiatement fait de commentaire mais il a tweeté un drapeau américain.
https://twitter.com/realDonaldTrump/status/1212924762827046918
Les Gardiens de la révolution iraniens ont eux confirmé «que le glorieux commandeur de l’Islam, Haj Qassem Soleimani, au terme d’une vie de servitude, est mort en martyr dans une attaque de l’Amérique contre l’aéroport de Bagdad ce matin» dans une déclaration lue à la télévision d’Etat iranienne. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, y a vu une «escalade extrêmement dangereuse et imprudente». Et Téhéran a convoqué le diplomate suisse représentant les intérêts américains.
Mardi 31 décembre, des milliers de manifestants ont attaqué l’ambassade des États-Unis à Bagdad, brûlant des drapeaux, arrachant des caméras de surveillance et criant « Mort à l’Amérique », après des raids américains meurtriers contre un groupe armé irakien pro-iranien. La foule en colère est ensuite entrée dans l’enceinte de l’ambassade. Des tirs de lacrymogène ont été utilisés pour disperser les assaillants. Cette attaque survient après la mort de 25 irakiens dans des raids américains qui ont eu lieu dimanche.
Les participants au cortège funéraire des 25 combattants tués dans les raids dimanche en Irak, sont parvenus à traverser sans encombre l’ensemble des checkpoints de l’ultrasécurisée Zone verte de Bagdad, où siège l’ambassade. Mais les forces de sécurité irakiennes se sont ensuite interposées aux portes de l’ambassade, alors que les manifestants devenaient violents.
Les manifestants sont des hommes en uniforme de combattants du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires dominée par des factions chiites pro-iraniennes à laquelle appartiennent les brigades du Hezbollah, la faction visée par les raids, mais aussi des femmes brandissant des drapeaux irakiens et du Hachd. « L’Iran orchestre une attaque contre l’ambassade américaine en Irak. Ils seront tenus pour pleinement responsables », a d’ailleurs clamé Donald Trump sur Twitter. Il a ajouté: « Nous attendons de l’Irak qu’il utilise ses forces pour protéger l’ambassade, et ils en ont été informés! ».
https://twitter.com/realDonaldTrump/status/1211981022084128768
« L’Iran sera tenu pleinement responsable des vies perdues ou des dégâts occasionnés dans nos installations. Ils paieront LE PRIX FORT! », a prévenu dans un tweet le président des Etats-Unis. « Ceci n’est pas une mise en garde, c’est une menace », a-t-il écrit sur Twitter.
https://twitter.com/realDonaldTrump/status/1212121026072592384
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