Algérie : à l’occasion de l'an 1 du Hirak, le président promet des "changements radicaux".

Il y a un an, le mouvement algérien Hirak est né et a fait basculer le cours de l’histoire de ce pays en faisant tomber l’indétrônable président Abdelaziz Bouteflika en décembre. Son successeur, Abdelmadjid Tebboune, a demandé au mouvement, des concessions afin de mettre en œuvre des « changements radicaux ».

Dans un entretien jeudi avec le quotidien français, le Figaro, Abdelmadjid Tebboune a indiqué qu’il ferait de son mieux pour instaurer des changements dans le système politique et social en Algérie, mais qu’il lui fallait du temps et la coopération de tous. « Nous ne pouvons pas réformer, réparer et restaurer ce qui a été détruit en une décennie, en deux mois », a déclaré Tebboune au Figaro. Tebboune a été critiqué par les manifestants comme représentant l’élite dirigeante qu’ils veulent destituer, après avoir servi à plusieurs reprises comme ministre et une fois brièvement comme Premier ministre pendant le règne de deux décennies de Bouteflika .
A la suite de son investiture, suite à une élection boycottée, Abdelmadjid Tebboune « a tendu la main » au mouvement Hirak pour construire une « nouvelle Algérie » avec pour priorité, des réformes sur le plan politique. « Je suis déterminé à aller loin en apportant des changements radicaux pour rompre avec les mauvaises pratiques, nettoyer la sphère politique et changer l’approche de la gouvernance », a-t-il déclaré jeudi. Il a aussi mis l’accent sur la principale des priorités, « la révision de la constitution » de l’Algérie. « Les limites », a-t-il ajouté, sont ces éléments « se rapportant en particulier à l’identité nationale et à l’unité nationale.

« Tout le reste est négociable ».

« Le deuxième domaine de travail sera celui de la loi électorale », pour donner une légitimité au Parlement « , qui devra jouer un rôle plus important », a-t-il dit, soulignant la nécessité de « séparer l’argent de la politique ».  Il a déclaré que « les choses commencent à se calmer » dans les rues et que « le Hirak a presque tout ce qu’il voulait », notamment le départ de Bouteflika en avril dernier et des cadors de « l’ancien régime » ainsi que les arrestations de responsables et d’hommes d’affaires suspectés de la corruption.
Même si le mouvement populaire sans précédent a diminué en nombre depuis décembre, les manifestants se déplacent toujours en masse tous les vendredis, pour répondre aux demandes d’une refonte complète du système. Dans son interview, Tebboune a rejeté toute idée selon laquelle, comme ses prédécesseurs, il était un président choisi par l’armée, un pilier du régime.  « Je me sens redevable uniquement aux personnes qui m’ont élu librement et ouvertement. L’armée a soutenu et accompagné le processus électoral, mais elle n’a jamais déterminé qui serait président. »

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