Crise anglophone: l'épiscopat mondial invite Paul Biya à dialoguer avec les sécessionnistes

Les évêques du monde entier sont préoccupés par la crise anglophone qui sévit au Cameroun. Dans une correspondance adressée au président Paul Biya, les prélats ont plaidé pour un dialogue franc entre toutes les parties impliquées dans le conflit.

La crise dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun doivent faire objet de discussions entre l’Etat, la société civile et les séparatistes. Le retour à la paix, c’est le vœu exprimé par les évêques mondiaux à travers une missive adressée au locataire du palais d’Etoudi. Pour se faire, ils invitent le régime Biya à participer aux pourparlers de Suisse. « Nous, soussignés, évêques catholiques romains du monde entier, vous écrivons respectueusement pour exhorter votre gouvernement à participer aux pourparlers de paix proposés par la Suisse visant à mettre fin aux violences dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun » ont-ils écrit.
Pour les prélats, il n’y aura pas de victoire militaire dans ce conflit qui dure depuis plusieurs années et qui continue de faire des victimes innocentes. Cette interpellation des évêques est intervenue au lendemain d’un massacre de 23 personnes dont 15 enfants selon le Haut commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme. Des chiffres contestés par le porte-parole de l’armée qui évoque la mort d’une femme et de quatre enfants. »Chacune de ces vies est précieuse, et nous pleurons sur leurs souffrances et souhaitons éviter de nouvelles pertes en vies humaines » répondent à leurs tours les évêques mondiaux.

A quoi aura finalement servi le dialogue national?

Dans la demande, les hommes de Dieu ont salué le grand dialogue national tenu du 30 septembre au 4 octobre à Yaoundé sous la présidence du premier ministre Joseph Dion Ngute. Si le but de ce grand événement était de faire taire les armes et redonner une vie paisible aux populations du NOSO, on se demande cinq mois après, ce qu’a finalement servie cette rencontre. Il est vrai que certaines résolutions issues du dialogue ont été mises en application notamment le statut spécial et le processus de décentralisation. Toutefois, la flambée de violence dans ces régions laissent penser que le bonheur du peuple du NOSO a été fait sans son consentement. Et pour preuve, les dernières élections législatives et municipales ont été boycottées dans ces régions. Des signaux qui confirment toujours la poursuite du bras de fer entre pouvoir et séparatistes qui au delà, réclament l’autonomie.

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