Crise ivoirienne : Gbagbo dénonce le parti pris d’International Crisis Group dans son rapport

Alors que la procédure est en cours à la Cour pénale internationale, en ce qui concerne la libération inconditionnelle de l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, ce dernier accuse International Crisis Group de prendre parti dans l’affaire et d’influencer négativement l’opinion.

Tout le monde commence à croire que le dossier de Laurent Gbagbo à la CPI prend une tournure plutôt politique que juridique. Alors que Gbagbo essaie de convaincre la cour de le laisser rentrer chez lui en Côte d’Ivoire, International Crisis Group, a sorti un rapport dans lequel il accuse ouvertement Gbagbo d’être à l’origine de la crise postélectorale de 2011 en Côte d-Ivoire.
« Henri Konan Bédié est actuellement en pourparlers avec un autre ancien Président, Laurent GBAGBO, concernant une alliance entre leurs partis respectifs. Si une telle alliance venait à être créée, le parti d’Alassane Ouattara ferait face à une coalition d’opposition de poids qui pourrait donner lieu à des élections très serrées. Pour compliquer un peu plus la situation, Laurent GBAGBO menace désormais de revenir en Côte d’Ivoire après avoir été acquitté par la Cour Pénale Internationale des crimes contre l’humanité dont il est accusé. Son retour pourrait raviver les conflits. En effet, son refus d’admettre sa défaite, face à Alassane Ouattara aux élections de 2010, avait déclenché des violences qui ont coûté la vie de plus de 3000 personnes… », a écrit le groupe dans son rapport remis aux chefs d’Etat de l’UA.

La réponse de Gbagbo ne s’est pas fait attendre

Le porte-parole de Laurent Gbagbo, Justin Katinan Koné, s’est insurgé contre ce rapport qu’il trouve plutôt tendancieux et rempli d’incohérence. « Le Président Laurent GBAGBO s’étonne que vous assimiliez son droit, du reste le plus absolu, de retourner dans son pays, après son acquittement de toutes les charges alléguées contre lui, à une menace », a indiqué le porte-parole. Il poursuit en s’interrogeant sur les réelles motivations de ce rapport et indique, « insinuez-vous que le Président GBAGBO devrait demeurer un apatride juste parce que l’actuel Chef de l’Etat le redoute comme opposant ? Quel est ce groupe qui prétend prévenir les conflits dans le monde et qui qualifie de menace la volonté exprimée par un citoyen libre de retourner dans son pays ? »
Dans la suite de la lettre adressée au groupe, Katinan déclare que « au demeurant, la coïncidence de votre opinion et celle de monsieur Ouattara, défendue par ses avocats à l’audience du 6 février dernier, ne peut passer inaperçue. Je dénonce, au nom du Président Laurent GBAGBO, votre opinion qui constitue une ingérence flagrante dans l’affaire débattue le 6 février 2020 devant la Chambre d’appel de la CPI et dont les délibérations sont attendues. Cela ressemble à un parti pris inacceptable dans le procès en cours. Dans la même veine, vos allégations de 3000 morts consécutifs au refus du Président Laurent GBAGBO de reconnaître la victoire de l’actuel Chef de l’Etat en 2010 sont désormais mensongères. Le jugement d’acquittement rendu par la CPI, dont les écritures sont publiques, rejette cette thèse. Il semble que votre opinion sur la crise ivoirienne n’a guère évolué malgré le jugement de la CPI qui est revêtue de la force probante que confère l’autorité de la chose jugée ».
Par la suite, le porte-parole de Laurent Gbagbo a indiqué à International Crisis Group, qu’il lui « saurait gré de tout ce que vous ferez pour corriger cette partie de votre rapport du 7 février 2020 adressé aux Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UA ».

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