Elections au Cameroun: les séparatistes défient Biya et lancent l'opération villes mortes

Les élections législatives et communales du 9 février prochain s’annoncent sous tensions dans les régions anglophones du Cameroun. A trois jours du vote, les séparatistes lancent l’opération villes mortes.

Les régions anglophones du Cameroun, le nord ouest et le sud ouest ont décrété l’opération villes mortes à trois jours du double scrutin pour lequel les citoyens en âge de voter sont appelés aux urnes. A travers cette mesure entrée en vigueur ce jeudi, les séparatistes invitent les populations à rester confinées chez elles le jour du vote et menacent de représailles tous ceux qui braderont ces injonctions. En effet, le but de cette opération est de boycotter avec la plus grande abstention ces élections dans les régions qui revendiquent depuis fort longtemps leurs autonomies.
Dans les rangs du pouvoir, les autorités compétentes rassurent sur la tenue du double scrutin. Reconnaissant « des poches de résistance« , le ministre Paul Atanga Nji de l’administration territoriale estime que la situation est sous contrôle.  « Je peux vous dire que c’est du bluff, vous avez ces informations sur des réseaux sociaux (…). Les Camerounais iront voter, les élections vont se dérouler dans le calme, la sérénité. Le gouvernement sur la très haute impulsion du chef de l’État, qui est le chef des armées, a donné des instructions pour l’encadrement du processus électoral », insiste-t-il. L’armée a déployé environ 750 soldats dans ces régions et d’autres moyens sont en cours de mobilisation.

MRC et Séparatistes, même combat?

S’il est clair que le parti de l’opposition camerounaise, le MRC ne partage aucune conviction avec les séparatistes, l’appel au boycott lancé par son leader Maurice Kamto converge tout de même avec des actions des séparatistes anglophones. Le parti dont le candidat est arrivé deuxième au dernier scrutin présidentiel en 2018 a appelé au boycott du double scrutin. Pour l’universitaire, les conditions ne sont pas réunies pour l’organisation d’une élection démocratique, libre et inclusive. Il a pointé du doigt la crise dans le NOSO, l’actuelle mouture de certaines institutions impliquées dans le processus électoral et le code électoral comme des préalables. A quelques jours de l’élection, difficile d’imaginer ce qui se passera dans ces régions entre forces de défense et de sécurité, séparatistes et populations.

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