Mali: la douane américaine dément avoir brisé la Kora du musicien Ballaké Sissoko

Les responsables de la sécurité aérienne américains ont démenti avoir détruit l’instrument de musique traditionnelle d’un musicien malien renommé, un incident qui a suscité l’indignation sur les réseaux sociaux.

Le célèbre joueur de kora (harpe-luth à 21 cordes de la tradition mandingue), Ballaké Sissoko, qui a atterri à Paris le 4 février après une tournée américaine, s’est aperçu que son instrument était « en morceaux » à l’arrivée en France en provenance de New York. Il a cependant reconnu dimanche auprès de l’AFP que la compagnie aérienne était peut-être responsable des dégâts causés à l’instrument. « C’est pas que je suis en train d’utiliser les médias pour gagner de l’argent », a-t-il dit. « Peut-être que le message était trop fort et que j’aurais dû dire autrement ».
Sissoko avait publié auparavant sur sa page Facebook l’avis d’inspection de l’administration fédérale de la sécurité des transports (TSA), en espagnol, qu’il dit avoir découvert pour toute explication, dans l’étui de la kora. La TSA, qui analyse les bagages pour rechercher des explosifs, a regretté les dégâts subis par l’instrument, mais a affirmé dans un communiqué à l’AFP ne pas avoir ouvert l’étui. « Après un examen approfondi de la réclamation, il a été établi que la TSA n’avait pas ouvert l’étui parce qu’il n’a pas déclenché d’alarme lorsqu’il est passé à la détection d’éventuels explosifs ». « Les douanes américaines auraient-elles osé démanteler un Stradivarius? », s’était indignée une productrice musicale, Lucy Duran, dans un texte en anglais publié sur la page Facebook de Sissoko.

Le Mali pourrait réclamer réparation ?

Dans un premier temps, un communiqué du ministère malien de la Culture avait déploré samedi un « immense préjudice culturel » après les dégâts subis par la kora de Ballaké Sissoko lors de son retour des Etats-Unis, et avait déclaré l’intention de tout faire « pour obtenir réparation ». « Si son caractère délibéré reste à établir, cet immense préjudice culturel nous interpelle et nous fera entreprendre tout ce qui est juridiquement et diplomatiquement possible pour obtenir réparation », lisait-on dans ce communiqué.
Mais dimanche, le ministère de la Culture a retiré ce communiqué de son site internet et en a publié un autre démentant que le premier provenait de ses services.  La ministre malienne de la Culture, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, a déclaré à l’AFP dimanche que le communiqué de samedi attribué à son ministère était « un faux »

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