Monnaie unique de la CEDEAO: Kako Nubukpo annonce les Etats généraux de l’Eco

Les universitaires africains continuent de mener des initiatives quant aux réformes  annoncées, 21 décembre 2019, par Alassane Ouattara et Emmanuel Macron au sujet du Franc CFA. Du 28 au 30 avril 2020, des intellectuels africains vont organiser à Lomé, les « Etats généraux » de l’Eco. Une initiative de l’économiste togolais Kako Nubukpo.

« Quelle monnaie pour quel développement en Afrique de l’ouest ? ECO 2020 ». C’est le thème d’un colloque scientifique prévu du 28 au 30 avril 2020 à l’Université de Lomé (Togo). Sous la présidence de l’économiste anti-CFA et ancien ministre togolais de la prospective et de l’évaluation des politiques publiques, Kako Nubukpo, ce colloque international est une réaction à l’annonce faite à Abidjan par Alassane Ouattara et Emmanuel Macron au sujet du Franc CFA.
Selon l’économiste togolais et doyen de la faculté des sciences économiques et de gestion de l’université de Lomé, ce qui s’est passé à Abidjan traduit « l’impératif pour les filles et fils d’Afrique de se retrouver pour réfléchir ensemble aux contours de la monnaie Eco idéale et tracer une feuille de route susceptible de guider les chefs d’Etats de la Cedeao pour une adoption rapide à 15 de cette monnaie qui doit être une véritable monnaie africaine ». Pour l’ancien directeur de la Francophonie économique et numérique au sein de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), « L’expertise africaine doit être présente collectivement au rendez-vous de l’histoire car ce qui nous unit est plus important que ce qui nous divise ».
Ces « Etats généraux » de l’Eco permettront donc de sortir une feuille de route à soumettre aux chefs d’État de la CEDEAO, deux mois avant le Sommet décisif de la CEDEAO prévu en juillet 2020, pour les aider à prendre les bonnes décisions au service de l’intérêt général. L’ancien ministre togolais chargé de la Prospective et de l’Évaluation des politiques publiques aura à ses côtés notamment le béninois Charlemagne Igue et son homologue Denis Acclassato, le Bissau-guinéen Carlos Lopes, la Cap-verdienne Cristina Duarte, le Camerounais Martial Ze Belinga, l’Ivoirien Mamadou Koulibaly, la Malienne Aminata Dramane Traoré, et les Sénégalais Felwine Sarr et Demba Moussa Dembélé.
Selon l’appel à contributions, les chercheurs sont invités à soumettre des contributions selon les axes thématiques non exhaustifs ci-après:

  • Axe 1 : Economie politique de l’ECO ;
  • Axe 2 : Policy mix de la zone ECO ;
  • Axe 3 : Convergence et optimalité de la zone ECO ;
  • Axe 4 : ECO et perspectives de développement de la CEDEAO ;
  • Axe 5 : Regards pluridisciplinaires (Gestion, Finance, Droit, Science Politique, Histoire Sociologie…) sur l’ECO.

Rappelons que la présidence du Nigeria a annoncé ce lundi 10 février son désir de reporter le lancement de l’ECO, la nouvelle monnaie de l’Afrique de l’Ouest. «La position du Nigeria sur l’ECO est que les critères de convergence (entre États) n’ont pas été atteints par la majorité des pays devant adopter cette monnaie commune. Il doit par conséquent y avoir un report du lancement de la monnaie unique», précise la présidence nigériane dans un tweet. Une annonce qui inquiète davantage l’économiste togolais Kako Nubukpo qui avait exprimé ses craintes vis-à-vis de l’adoption de la nouvelle monnaie «par manque de convergence».

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