Bénin: les vérités de Paulin Hountondji à Séverin Quenum sur le dialogue politique de 2019

L’Association béninoise de droit constitutionnel (ABDC) présidée par le professeur Joël Aîvo a organisé un colloque international de deux jours sur les 30 ans de la conférence nationale des forces vives de février 1990. Au cours de ce rendez-vous-bilan des 30 ans de démocratie, le Pr Paulin Hountondji a rectifié certains propos du ministre Séverin Quenum qui prend le dialogue politique de 2019 comme l’un des moments fondateurs de l’histoire du Bénin.

Dans la République du conformisme, il y a encore des personnalités capables de se coller à la vérité afin que l’histoire ne soit tronquée. C’est l’interprétation que l’on peut faire de la réaction du professeur Paulin Hountondji au colloque international sur les 30 ans de démocratie au Bénin.

En effet, reprenant le ministre de la justice et de la législation qui, dans son allocution, a affirmé que le dialogue politique tenu en Octobre 2019 constitue le troisième acte fondateur de l’histoire politique du Bénin, l’universitaire invite à se prémunir de tels propos. « Au lieu de dénaturer le régime instauré par la constitution de 90, ces transformations en ont davantage affirmé et affiné les caractères démocratiques et pluralistes…De là à considérer que le dialogue politique, tenu à Cotonou en Octobre 2019, constitue le 3ème acte fondateur de notre histoire politique« , a-t-il affirmé, en parlant de la récente révision de la constitution.

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Des propos du ministre qui n’ont pas laissé indifférent le philosophe. Dans sa prise de parole, l’universitaire est revenu sur ce pan du discours du ministre de la justice et de la législation. Pour le professeur Paulin Hountondji, il y a des propos extraordinaires sortis de la bouche de certaines personnalités dont il fait se prévenir. Selon lui, le dialogue politique ne saurait en aucun cas être comparé à l’accession à l’indépendance.  » Le dialogue politique d’Octobre 2019 ne peut, sous aucun prétexte, être mis sur le même plan que l’accession à l’indépendance et la refondation collective, pardon, pardon, pardon…« , martèle-t-il, ahuri par les propos du ministre. Il faut préciser que le colloque ouvert le vendredi 28 février 2020 a été clôturé le 29 février.