Coronavirus au Bénin : les béninois peinent à suivre les consignes de santé

Le Bénin décompte déjà, comme nombre de pays, les personnes atteintes du Covid-19. Face à cette pandémie, le gouvernement a pris des mesures pour préserver la population de la propagation de ce virus. Mais au fond, ces consignes de santé sont peu respectées.

Les populations béninoises peinent à suivre les différentes consignes de santé dans le  cadre  de la lutte contre la pandémie Covid-19. Même si les règles d’hygiène conseillées semblent être plus simples et pratiques, des réalités socioprofessionnelles rendent difficile leur mise en application.

L’un des facteurs concerne le poids démographique dans les familles respectives du Bénin. Alexandra est mère au foyer à Godomey, dans la commune d’Abomey-Calavi (à quelques encablures de Cotonou). Avec son mari, chauffeur camion gros porteur, ils partagent la même chambre-salon avec leurs 6 enfants. Ces derniers sont, pour la plupart, des élèves à l’exception des deux derniers qui sont encore au primaire.

« Nous n’avons pas les moyens adéquats et nous ne saurons séparer nos enfants l’un de l’autre. Impossible pour nous donc de respecter les distances de sécurité exigées par la décision du Conseil des ministres », a regretté Alexandra.

Tout comme elle, la quasi-totalité des ménages béninois vive ensemble dans la même chambre pour ne pas dire dans le même lit. Les moyens étant très limités, ce vivre-ensemble est un lit bien dressé à ce virus qui se propage par de simples contacts physiques.

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Aussi, doit-on noté l’entassement des passagers des transports en commun à travers les villes du Bénin. Sous même le regard des agents en uniforme, ces bus de transport commun, en violation des consignes du gouvernement, font leur aller-retour sans même être inquiétés outre mesure. Inutile d’évoquer ici le cas des facultés dans les universités béninoises.

Dans une tribune, Dr Pierre Mpele, ancien représentant de l’OMS en Afrique centrale et de l’Ouest a affirmé que « l’auto-quarantaine n’est pas possible dans nombreux endroits » compte tenu de ce poids démographique dans les ménages africains.

Dans le relevé du conseil des ministres, il est demandé le lavage systématique et régulier des mains avec de l’eau et du savon ou avec des solutions hydro alcoolisées. Mais malheureusement, non seulement les écoles et autres sociétés ne disposent aucun des dispositifs de lavage de mains, mais le Béninois n’en avait même pas l’habitude. Au-delà de ceux qui s’efforcent à le faire, il y a une difficulté dans des villages et localités où l’accès à une eau simple, est un véritable calvaire.

48 heures après l’annonce des mesures, toujours pas de points d’eau et de lavage de mains dans ces endroits à grande fréquentation. Un non-respect qui fait dire à certains que le gouvernement Talon devrait aller plus loin dans ces mesures en décrétant par exemple la fermeture des écoles et autres lieux d’enseignement.

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Pour nombre de citoyens, l’Etat béninois est certes pauvre, mais des individus le sont plus que cet Etat. Ce qui fait qu’il y aurait bien d’autres cas non encore confirmés pour faute de test puisque les sujets n’avaient pas aussi  le réflexe des hôpitaux et centres de santé. Donc, ne s’y rendent pas. Et pour limiter la propagation de ce virus mortel face à l’inapplication des règles de santé, d’aucuns souhaitent un confinement national pour quelques jours.

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