Coronavirus: le groupe sanguin le mieux immunisé

D’après une étude chinoise, les personnes de groupe A, ont 20% de risque supplémentaire d’être infectées. Cette inégalité s’explique par l’action des anticorps.

On savait déjà que les maladies cardiovasculaires et respiratoires, le diabète ou l’obésité, voire l’âge dans une certaine mesure, étaient des facteurs de risque important concernant l’épidémie de Covid-19. Mais, selon une nouvelle étude publiée ce lundi 16 mars 2020 dans la revue médicale MedRxiv, un autre élément serait à prendre en compte pour évaluer le risque de chacun : le groupe sanguin. Telle est la conclusion d’une étude statistique menée par des chercheurs chinois, rattachés notamment à l’Université de Shenzhen.

Les chercheurs chinois ont réuni des données médicales concernant 2173 individus infectés par le virus et hospitalisés dans 3 hôpitaux des villes de Wuhan et de Shenzhen. Ces 2173 individus (dont 10 % ont trouvé la mort à cause du virus) ont été comparés à 3694 habitants de Wuhan non-contaminés par le covid-19.

Coronavirus: le groupe sanguin A, plus vulnérable

L’équipe de scientifiques chinois a tenté d’établir un lien entre groupe sanguin et sensibilité au covid-19. Pour mener à bien leurs études, les chercheurs ont analysé les données de santé de 1 775 patients testés positifs au virus et hospitalisés dans trois hôpitaux de Wuhan et Shenzhen (Chine). Parmi eux, 37,75% présentaient un groupe sanguin A, 26,42% un B, 25,80% un O et 10,03% un AB. Le risque d’infection semble donc être plus important chez les personnes au groupe sanguin A.

Covid-19 : moins de risques chez les personnes de groupe sanguin O

Ils se sont ensuite penchés sur les groupes sanguins de 3 694 habitants de Wuhan non infectés par le covid-19. Parmi ces personnes, 33,84% appartenaient au groupe O, 32,16% au A, 24,90% au B et 9,10% au AB. Les O semblent être donc plus épargnés. « Nos analyses révèlent que l’âge et/ou le sexe n’avaient aucun lien avec le risque d’infection », concluent les auteurs de l’étude.

Interrogé par France Inter, Jacques Le Pendu, directeur de recherche à l’INSERM au laboratoire de recherche en cancérologie et immunologie Nantes-Angers (INSERM-Université de Nantes), confirme ce lien entre groupe sanguin et risque sanitaire : « Ce n’est pas étonnant. Nous avions trouvé la même chose en 2003 pour le SRAS sur une épidémie à Hong-Kong », témoigne-t-il.

L’explication est simple : suivant notre groupe sanguin, notre corps développe naturellement des anticorps différents. Les personnes du groupe sanguin A auront des anticorps B, les B des anticorps A. Quant aux O, ils développent à la fois des anti A et B. « Une double défense en quelque sorte qui peut expliquer qu’ils dotent les personnes de ce groupe d’une immunité naturelle légèrement supérieure », explique France Inter.

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