Bénin – Assemblée nationale : le contrôle de l’action gouvernementale, du plomb dans l’aile ?

Les députés de la 8è législature vont-ils corroborer les appréhensions du peuple ? Loin s’en faut ! Mais, outre le vote des lois jusque-là sans anicroches, le contrôle de l’action du gouvernement, l’autre mission essentielle dévolue au Parlement, semble ne pas convaincre l’opinion nationale à mesurer aux législatures précédentes.

L’Assemblée nationale est la deuxième institution de l’Etat après l’Exécutif. Elle est le premier et le plus important des contre-pouvoirs dans le dispositif institutionnel béninois. Deux missions essentielles lui sont dévolues : vote de lois et contrôle de l’action du gouvernement. Près de 12 mois après son installation, la 8è législature s’emploie à satisfaire à ses prérogatives régaliennes.

Les projets de lois sont initiés et votés sans ambages. Le contrôle de l’action gouvernementale n’est pas occulté. Plusieurs questions ont été initiées, relatives à la mise en service des stations photovoltaïques, la situation de la Société industrielle de textile (Sitex) au Bénin, le fonctionnement de la Société nationale de commercialisation des produits pétroliers (Sonacop) avec, à la clé, la flambée des prix des produits pétroliers, le fonctionnement des Ecoles normales d’instituteurs (Eni) face à la pénurie d’enseignants dans les écoles, la situation des enseignants reversés de 2008 recalés aux évaluations et la gestion comptable des écoles à partir de la rentrée scolaire 2019-2020, la mise en œuvre de la nouvelle architecture du système éducatif, l’insuffisance de salles de classe et le déficit d’enseignants dans les écoles primaires, etc.

Mais d’aucuns estiment que certains sujets phares du pays sont esquivés sciemment pour ne pas fâcher l’exécutif, au regard de leur affinité. Faudrait-il souligner que le contrôle de l’action gouvernementale, conféré par l’article 110 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, s’effectue au moyen  des questions orales (avec ou sans débat), des questions d’actualité, des questions écrites, l’interpellation, les commissions parlementaires d’information, d’enquête et de contrôle, la loi de règlement etc.

Cet article offre plusieurs manières aux parlementaires d’exercer leur mission de contrôle pour éclairer les populations. C’est pourquoi, des observateurs de la vie politique peinent à comprendre le silence de la représentation nationale face à la présence quasi-constante du Bénin sur le marché financier. Pourquoi ne pas mettre une commission d’enquête pour vérifier la finalité des dettes contractées par l’Etat sous le Nouveau départ ? Quid de la gestion de la covid-19 ? Autant de préoccupations sur lesquelles les députés sont attendus.

Loin de saper le moral à la représentation nationale, la 8è législature devra améliorer ses performances en intensifiant le contrôle de l’action gouvernementale pour ne pas donner raison à l’opinion nationale, parfois sceptique.

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