Ce dimanche 5 avril, Boni Yayi a démissionné du parti Forces Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE) dont il était président d’honneur. Contacté par Bénin Web Tv, Laurent De-Laure Faton, membre du Bureau national du parti se prononce sur la décision de l’ex-Chef d’Etat.

Surprise générale ce dimanche 5 avril 2020. Boni Yayi démissionne du parti qu’il a porté depuis plus de dix ans. Une démission sur fond de crise interne non résolue. Cette décision du désormais ex-président d’honneur des FCBE ne sera certainement pas sans conséquences; mais Laurent De-Laure Faton pense que la situation est sous contrôle. « Il n’y a pas péril en la demeure », a-t-il confié à Bénin Web Tv. Il a rassuré les militants que le parti ira au bout de sa participation aux Communales prochaines.

Néanmoins, pour le Secrétaire à l’économie numérique des FCBE, la démission de Boni Yayi doit faire réfléchir les membres du parti. « Nous devons nous voir pour en mesurer la portée », a-t-il déclaré. Selon ses dires, la démission de Boni Yayi n’a visiblement pas été portée à la connaissance des membres du Bureau national, en tous il dit l’avoir lu comme tout sur la page Facebook de l’ex-Chef d’Etat.

Les trois raisons de la démission de Boni Yayi du parti FCBE

Le président Boni Yayi justifie d’abord son retrait du parti FCBE par le fait que l’animation de la vie politique assignée au parti politique par la loi fondamentale pour la préservation d’une meilleure gouvernance  des affaires de la cité est remise en cause par la volonté de soustraire aux populations la volonté de choisir librement leurs dirigeants. « Je mets l’accent sur la gouvernance électorale marquée par le choix d’enlever au peuple son droit de choisir librement ses représentants à travers des processus électoraux non consensuels et d’exclusion » affirme –t-il dans son post.

La seconde raison qui justifie son retrait du parti des forces cauris pour un Bénin émergent est relative à ce qu’il appelle des manœuvres politiques conduisant à un parti unique. Selon lui, les réformes « personnelles » notamment liées à la charte des partis politiques conduiront inexorablement à un « parti unique à la solde du président de la République  avec la complicité de toutes les institutions de la République ».

Pour atteindre cet objectif, le pouvoir avec l’aide de certains militants du parti FCBE serait en train de transformer le parti cauris à l’un des pôles politiques du président Patrice Talon.  A croire le président Boni Yayi, le parti FCBE tel qu’il fonctionne actuellement n’est plus un parti de l’opposition mais un pôle politique du président de la République.

La troisième raison qui conduit le président Boni Yayi à s’opposer au fait que son parti politique s’associe à la gouvernance de la rupture  est liée à la gestion actuelle à la tête de l’Etat. Selon lui, la phobie de l’opposition qui caractérise la gouvernance politique du président actuel est transporter au niveau de la gouvernance au sommet de l’Etat ; notamment au niveau des marchés publics.