Bénin – Communales 2020: Victor Topanou surpris par l’argumentaire de la CADHP

Suite à une requête de l’opposant Sébastien Ajavon, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) a ordonné à l’Etat béninois de suspendre l’organisation des communales de 2020. Reçu dans l’émission « L’invité du dimanche » de l’Ortb, l’ancien ministre Victor Topanou a opiné sur ladite ordonnance.

Sur la compétence de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) à rendre une décision dans le cadre des élections communales, Victor Topanou n’y voit pas de problème. Il explique que c’est la Cour elle-même qui juge de sa compétence à se prononcer ou pas sur un dossier. Par contre, l’argumentaire développé par la CADHP pour justifier son ordonnance est surprenant, selon Victor Topanou.

« Ce qui m’a surpris, c’est que, pour la première fois, je vois une Cour des droits de l’homme qui confère à la notion de dommage irréparable le fait qu’on ne puisse pas aller à une élection. C’est franchement ça qui m’a surpris, que la Cour africaine estime que, ne pas aller à une élection, relève d’un dommage irréparable ».

Se basant sur cette interprétation de la Cour, l’universitaire s’interroge. « Que dira-t-elle lorsque la vie de l’individu sera en cause? », se demande-t-il. Pour Victor Topanou, il n’y a manifestement pas de dommage irréparable lorsqu’un individu ne participe à une élection. « Une élection, c’est tous les 5 ans, c’est tous les 4 ans; donc il n’y a pas manifestement de dommage irréparable. Mais en décidant qu’il s’agit d’un dommage irréparable, elle s’octroie le droit de dire ce qu’elle veut. Et c’est en cela que la polémique existe », a-t-il déclaré.

Que retenir de la requête de Sébastien Ajavon

Dans sa requête, l’opposant Sébastien Ajavon dénonce la violation de ses droits par l’État béninois vis-à-vis de la charte africaine de la démocratie. Il estime être injustement écarté des élections Communales du 17 mai 2020, ce qui, dit-il, est susceptible de lui causer un dommage irréparable. C’est pourquoi il en demande la suspension.

Compte tenu de l’imminence des élections mises en cause, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples a pris une mesure provisoire en ordonnant à l’Etat béninois de surseoir à l’organisation des Communales du 17 mai 2020, en attendant une étude approfondie de la requête.

 

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