Communales 2020 au Bénin : forces et faiblesses des 05 partis politiques en lice (1/2)

Cinq partis politiques sont dans le starting-block du 17 mai prochain au terme des différentes étapes du processus d’enregistrement et de vérification des dossiers de candidature. Bénin web Tv se propose, de lien avec des politologues et observateurs de la vie politique, de ressortir les forces et faiblesses des formations politiques en compétition pour le renouvellement des conseils communaux et municipaux sur l’ensemble du territoire national.

Après les élections législatives du 28 avril 2019, les tenants du pouvoir s’affairent pour la tenue effective du scrutin communal et municipal projeté pour le 17 mai prochain. Les formations politiques et les différents candidats sont connus dans les moindres détails. Au total, cinq (05)) partis vont compétir pour le compte de ce scrutin de proximité avec son cortège de contraintes notamment les dispositions de l’article 184 du code électoral qui stipulent expressément que seules les listes ayant recueilli au moins 10% des suffrages valablement  au plan national sont éligibles à l’attribution des sièges.

Une prime au système partisan

Finis les petits regroupements et alliances politiques. Le Bénin, à l’image des grandes nations démocratiques, a fait l’option d’aller vers les grands regroupements, près de trois années après l’alternance intervenue au sommet de l’Etat. Quand bien même le processus qui a conduit au système partisan a suscité assez de remous et tollé dans le rang d’une frange des politiques, le système partisan vient sonner le glas des personnalités clivantes et offre l’opportunité à la grande masse de s’exprimer.

Faudrait-il insister que c’était un projet phare ou du moins un axe prioritaire du chef de l’Etat, Patrice Talon qui a connu son aboutissement en dépit des anicroches. Aujourd’hui, les tenants du pouvoir peuvent bomber le torse ou se targuer d’avoir contribué à la métamorphose du paysage politique béninois. Pour preuve, cinq partis politiques vont concourir dans le cadre du présent scrutin contrairement aux élections Communales et municipales du 28 juin 2015 où 35 alliances de partis étaient en compétition.

Les chances des partis en lice ?

Bloc républicain (BR), Union progressiste (UP), Force cauris pour un Bénin émergent (FCBE), Parti du renouveau démocratique (PRD) et Union démocratique pour un Bénin nouveau (UDBN), ce sont-là les partis qui vont rivaliser d’ardeurs par tous les moyens légaux sur le terrain pour s’assurer d’une large victoire au soir du 17 mai prochain. Les stratégies et stratagèmes sont d’ores et déjà définis pour conquérir les 77 communes que compte le Bénin au regard de l’enjeu que revêt ce scrutin. Et comme il y a toujours un perdant dans une compétition électorale, les forces ici ne sont pas les mêmes.

Des partis épaulés par le pouvoir

Il est un secret de polichinelle que les partis Bloc républicain et l’Union progressiste sont pro-Talon. C’est d’ailleurs, ces deux formations qui siègent au Parlement au terme du scrutin législatif d’avril 2019. Ils sont le fruit de plusieurs partis politiques jadis incarnés par de vieux briscards de la vie politique béninoise. Au-delà de leur affinité avec le chef de l’Etat ou du moins de leur appartenance à la mouvance, le Br et l’Up sont deux partis politiques d’envergure nationale. Du nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, les militants sont en nombre et se comptent par milliers.

Même si ces deux partis vont se bousculer sur le terrain lors de la campagne électorale, ils travaillent avec une seule directive et pour un seul objet. Approché, le juriste et observateur de la vie politique Elias Marcel Bessan reconnaît que ces deux formations politiques ont actuellement le vent en poupe, forts de leur participation au scrutin législatif et de leur score. Le travail abattu lors des dernières joutes électorales vaudra son pesant d’or dans la balance.  En somme, ces deux formations de la mouvance ont leur chance intacte de s’en sortir avec la majorité des municipalités, ce qui influencera la prochaine présidentielle puisque ces futurs maires seront en même temps les grands électeurs.

Quid des partis satellitaires ?

Pour l’analyste Elias Bessan, le PRD arrive dans la compétition dimunié. D’abord de part son absence aux dernières législatives qui a sûrement créé un vide avec les électeurs, ensuite le départ massif de certains kassites du parti à la faveur de la création des deux blocs pro-Talon. Enfin, la position ambiguë du parti au sein de la famille de la mouvance.

Ceci étant, le PRD joue sa survie dans cette élection. C’est pourquoi, son discours lors de la campagne doit être sans équivoque. Si elle rase le mur de la mouvance en s’appropriant le bilan du chef de l’Etat, elle aura sur sa route les deux blocs qui ont suffisamment gagné du terrain depuis les législatives. Cependant, si son discours se penche vers la critique des actions du gouvernement, le PRD pourra ainsi espérer partager la manne avec les FCBE, et ainsi tirer son épingle du jeu. Mais pour être réaliste, l’observateur estime que les tchoco-tchoco sont dans une délicate position et réunir les 10% sera une équation à plusieurs inconnues.

L’Union démocratique pour un Bénin nouveau (UDBN), quant à elle, vient à cette élection pour apprendre après le rendez-vous manqué des législatives. Ce parti aura du mal à réunir le quota des 10% pour prétendre partager quelques sièges que ce soit. Sans être pessimiste, il pense que l’honorable Claudine Prudencio et son parti ont encore du chemin à parcourir avant de se retrouver dans la cour des grands.

FCBE : entre vengeance et trahison

Les Force cauris pour un Bénin émergent arrivent dans la compétition triplement diminué. Leur absence aux législatives a certainement crée un fossé avec les électeurs car, comme le dit un adage,  la nature a horreur du vide. La démission de Boni Yayi, Président d’honneur du parti intervenue avec grande surprise, dimanche 05 avril porte également un coup dur sur les élections. Pour finir, la tension actuelle au sein du parti et le flou qui a caractérisé le dépôt des dossiers de candidature ne sont pas de nature à favoriser les choses.

Cela dit, les chances des FCBE dans cette compétition électorale ne sont pas moindres. Cela dépendra de leur discours lors de la campagne. Si les leaders arborent le manteau d’opposant, ils vont ratisser large du côté de ceux qui ne portent pas le régime de la rupture, a estimé Marcel Bessan. Et ils sont nombreux dans le lot. Le logo des cauris continue d’avoir une influence sur une certaine frange des électeurs. En somme, les FCBE, en tant que parti d’opposition pourra tirer son épingle du jeu.

Ce scrutin de proximité est un défi pour les partis  politiques laissés sur le carreau lors des consultations électorales dernières mais aussi pour les deux partis pro-Talon qui ne s’alignent pas en qualité de spectateurs. Cependant, chaque formation politique dans le starting-block du 17 mai prochain a indiscutablement ses faiblesses. (A suivre)

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus