Dette africaine: Me Sadikou Alao donne raison au ministre Romuald Wadagni

Le ministre béninois de l’Economie et des finances, Romuald Wadagni, vient de trouver un soutien dans sa théorie sur la dette africaine. Il s’agit du président de GERDDES-AFRIQUE, Me Sadikou Alao, qui estime que l’effacement de la dette n’est pas favorable à l’endettement crédible.

Dans un post sur sa page Facebook, le président du  Groupe d’études et de recherche sur la démocratie et le développement économique et social (Gerddes Afrique), Me Sadikou Alao, valide la position de l’argentier national béninois sur la remise ou l’accord de moratoire sur les dettes africaines. « Il faut honnêtement reconnaître que  l’effacement de la dette ou tout autre moratoire, n’est pas favorable à l’endettement crédible des Etats africains. En cela, le Ministre des Finances du Bénin a raison.« , peut-on lire dans sa publication. Cette position, venant d’un homme généralement assez critique sur les actions du régime au pouvoir, ne peut qu’avoir un écho favorable au sein de l’opinion nationale, même s’il n’est pas un financier de profession.

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Il faut rappeler que, face à l’impact économique du coronavirus, la question de la remise de la dette des pays africains a été mise sur le tapis. Une option que ne partage pas le ministre Romuald Wadagni, qui préconise plutôt un endettement intelligent des pays africains. A l’en croire, depuis des décennies, quand il y a des crises, les solutions proposées pour les pays du Nord sont différentes de celles des pays du sud. « Chaque fois, on note de plus en plus de génies dans les solutions proposées pour les pays du Nord; mais, nous au niveau de l’Afrique, c’est toujours les traditionnels problèmes. Les solutions, c’est de demander pardon, annulez-nous la dette. Mais c’est à nous Africains de faire preuve de génie, de faire preuve de nouvelles demandes. », avait-il déploré. Selon l’argentier béninois, cette crise sanitaire, liée à la propagation du nouveau coronavirus, doit permettre aux Africains de laisser exprimer leur génie en faisant des propositions qui contribuent véritablement à leur émergence. « Ce que nous disons, c’est de saisir cette situation pour faire des solutions, des propositions concrètes.« , avait-t-il soutenu. Le Bénin a en effet fait des propositions très claires, qui vont dans le sens de permettre aux pays de disposer de ressources nouvelles qui leur permettra de satisfaire, de respecter leurs engagements tout en satisfaisant aux obligations qu’ils ont et de pouvoir relancer leurs économies. Précisons que le ministre Romuald Wadagni a fait remarquer que les politiques et instruments mis en œuvre pour soutenir les économies des pays développés face aux impacts de la crise « sont orientés vers la mobilisation et la mise à disposition immédiate de nouveaux financements visant à contenir les impacts économiques de la crise, tandis que les mesures adoptées pour l’Afrique se résument principalement, soit à des annulations de dette soit à des moratoires sur le service de la dette publique bilatérale. »