L’Afrique est-elle condamnée uniquement à s’indigner ?

Une chose est sûre. La polémique sur les tests de vaccin va s’estomper dans quelques jours (suivant une courbe exponentielle décroissante). Les propos tenus sur LCI sont, bien entendu, condamnables. C’est normal qu’on s’indigne. Mais après, que faisons-nous, jusqu’à la prochaine insulte ?

Depuis des décennies, combien n’avons-nous pas regretté l’assassinat de Thomas Sankara et de Patrice Lumumba. Mais qu’avons-nous fait pour, tout au moins, concrétiser leurs idéologies ? L’Afrique doit réclamer le respect pas seulement par des indignations cycliques mais aussi et surtout par sa puissance et sa capacité d’action.

Comment voulons-nous que l’Afrique soit respectée si les africains sont incapables de fabriquer sur place leurs propres vaccins, d’installer des industries de fabrications de masques, de gants, de respirateurs, de médicaments. Nos pays financent mieux les concours de beauté que la recherche. Quel est l’état actuel de nos systèmes éducatifs avec des enseignants démotivés, précarisés ?

Depuis 60 ans, beaucoup de pays africains sont incapables de ramener en Afrique la machine qui fabrique la monnaie utilisée par leurs populations. L’Afrique n’a pas les moyens et les compétences nécessaires pour transformer sur place le café, le cacao, le coton, le coltan, l’or, le phosphate, le pétrole…Qu’est ce qui empêche l’Afrique de produire une électricité de qualité à partir de l’Uranium qu’elle exporte massivement ?

Sans le financement extérieur, la recherche en Afrique n’existerait pas. L’Afrique est sous perfusion financière non-stop. Nos pays ont encore besoin de l’aide étrangère pour fournir de l’eau potable aux populations, pour former les jeunes, pour soutenir les associations de femmes. Sans les bailleurs de fonds, certains pays seront à l’arrêt.

La jeunesse africaine doit se réveiller, s’unir, prendre les choses en main et travailler pour une vraie souveraineté de notre continent sur tous les plans. L’Afrique doit être indépendante sur le plan de la santé, de l’industrie, des technologies de pointe…Il faut investir massivement dans l’éducation, une éducation centrée sur l’excellence, nos valeurs et la résolution de nos défis. Il ne s’agit plus de tergiverser mais de concrétiser une vision qui rompt les chaines de la victimisation permanente et des salamalecs.

Joseph Ki-Zerbo disait : ‘’Il ne faut pas dormir sur la natte des autres, car c’est comme dormir par terre’’.

Isaac Houngnigbe

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