Communal du 17 mai au Bénin : l’injonction de la Cour africaine va-t-elle prospérer ?

La Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples ordonne à l’Etat béninois, suite à une requête de Sébastien Ajavon, exilé depuis peu, de surseoir au processus électoral en cours, et reporter sine die le scrutin communal projeté pour le 17 mai prochain. Une décision à la limite inattendue qui prend au dépourvu les tenants du pouvoir, déjà focalisés sur le scrutin après la consultation des Présidents des institutions.

L’Etat béninois à nouveau face à un dilemme, quant à la tenue ou non des prochaines consultations électorales. Va-t-il se plier à l’injonction de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples ? La question préoccupe plus d’un et fait l’objet de toutes les conversations depuis vendredi 17 avril dernier. En effet, saisie d’une requête le 29 novembre 2019 de l’homme d’affaires, Sébastien Ajavon, contraint à l’exil depuis plusieurs mois, la Cour africaine s’oppose à la tenue du scrutin jusqu’à l’étude approfondie de la requête. Le magnat de la volaille dénonce, dans sa requête, la violation de ses droits par l’Etat béninois vis-à-vis de la charte africaine de la démocratie et estime être injustement écarté des élections Communales et municipales du 17 mai.

Le gouvernement béninois, après avoir bravé la pandémie du coronavirus, minimisant les risques sur les électeurs, se retrouve en face d’une autre équation. Respecter cette décision de justice ou poursuivre le processus électoral en pleine crise sanitaire mondiale ? Bien malin qui pourra répondre à la question. Réunis par visioconférence le 08 avril dernier, les Présidents des Institutions de la République ont décidé du maintien de la date du 17 mai prochain pour la tenue du scrutin communal, en dépit de la crise sanitaire mondiale.

Une décision qui a rendu perplexe l’opinion nationale et qu’a tenté de justifier le ministre porte-parole du gouvernement. « Nous avons un impératif constitutionnel d’organisation d’élections à bonne date. Le péril aujourd’hui n’est pas jugé irréversible, n’est pas jugé irrémédiable pour qu’on envisage de reporter », a laissé entendre Alain Orounla, qui a aussi indiqué que le maintien sera accompagné de mesures sanitaires et de préservation de la santé des populations.

L’on se demande si le gouvernement va toujours rester dans cette posture défendant les textes constitutionnels ou reporter sine die le renouvellement des conseils communaux et municipaux. En tout cas, c’est un test historique pour l’actuelle Cour suprême arbitre des élections Communales au Bénin. Ne pas respecter cette décision de justice, fera du Bénin un Etat voyou, comme pour paraphraser l’actuel locataire de la Marina.

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