[Tribune] Covid-19: Florent Couao Zotti tacle les journalistes français

Dans une tribune publiée sur sa page Facebook, dans la matinée de ce vendredi 24 avril 2020, l’écrivain béninois, auteur de romans, nouvelles, pièces de théâtre et de bandes dessinées, Florent Couao Zotti, a dénoncé les délires et les propos racistes de certains journalistes français sur l’Afrique à cette période de la pandémie du coronavirus.

Alors que plus de 2,6 millions de personnes ont été contaminées par le Covid-19 dans le monde, dont plus de 184 000 en sont décédées, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) prévient que la lutte contre le coronavirus sera longue. L’ONU annonce de son côté, l’hécatombe qui guetterait l’Afrique. Parallèlement, des médias occidentaux, en l’occurrence, français, appellent à accorder un regard larmoyant à ce continent promis à l’Apocalypse. Dans sa tribune, Florent Couao Zotti donne son point de vue sur cette situation.

« La logique voudrait que l’Afrique soit à la traîne »

La logique voudrait que l’Afrique soit à la traîne, que les catastrophes soient son lot et que, par temps de covid-19, le continent noir batte les records de morts les plus inimaginables, les taux de contaminations les plus élevés, les nombres de sinistrés les plus incongrus, les hôpitaux dévastés, des foules de malades traînant dans les rues.

La logique voudrait que l’Afrique soit à l’image de leurs discours habituels. Il y eut même le plus grand responsable de l’ONU qui annonça, du haut de son magistère, l’hécatombe qui guettait, appelant à accorder un œil larmoyant à ce continent promis à l’Apocalypse. Et au fur et a mesure que le temps passe, qu’au nord, les morts s’accumulent, que la catastrophe annoncée se réalise non, au sud, mais chez eux, l’incompréhension s’installe.

Et puisqu’aucune explication plausible ne justifie cette résilience africaine face au Coronavirus, l’on continue à reporter les prévisions pour plus tard. On ironise alors sur le dénuement sanitaire du continent, on fustige son organisation sociale, le caractère informel des travailleurs du secteur privé, bref, on fait croire au public que l’Afrique n’est pas à envier, mais plutôt à plaindre.

« Ces journalistes bavards et prétentieux sont si jaloux… »

Ces gens continuent, avec leurs vieux logiciels, de parler du continent dans lequel ils ne sont jamais allés, qu’ils ne peuvent jamais appréhender parce qu’aveuglés par leurs complexes de supériorité et leurs racismes primaires. Ces gens continuent de penser que l’Afrique, terre la plus pillée par leurs élites militaires, économiques, religieuses, reste le continent de la misère et des incapables. Ils oublient que ses peuples ont une capacité de réponse à toutes les calamités et à toutes les guerres, incidentes ou entretenues. Ils oublient qu’il y a des savoirs endogènes et surtout des savants qui ne sont pas dans des laboratoires sophistiqués, mais dans la nature, dans les espaces libres qui produisent des résultats.

En fait, ces journalistes bavards et prétentieux sont si jaloux de la situation des Africains par ces temps tumultueux qu’ils n’ont que l’insulte et le mépris pour parler d’eux. Cette attitude, en réalité, n’est pas si nouvelle. Elle vient d’une très vieille tradition journalistique française. Ils s’étaient tout le temps comportés ainsi avec les Chinois. Mais en se réveillant de leur mépris, ils se sont rendu compte que la Chine les a déjà dépassés. Et qu’à l’heure, c’est elle qui les assiste!

Florent Couao-Zotti — Wikipédia

Une tribune de Florent Raoul Couao-Zotti

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus