1er mai 2019: il y a un an, l’armée a tiré à balles réelles sur des manifestants à Cadjèhoun

1er mai 2019 – 1er mai 2020. Un an où les forces de l’ordre béninoises ont délogé par tirs d’armes automatiques des centaines d’opposants qui s’étaient rassemblés autour de la résidence de l’ancien président Boni Yayi dont le parti FCBE a été exclu des législatives.

La date du 1er mai 2019 restera toujours dans les mémoires des béninois. Non pas parce que ce jour célèbre le travail, mais à cause du sang qui a coulé sur la terre de Behanzin, de Bio Guera, de Kaba. Après des heures de face-à-face à Cadjèhoun, les tirs de rafales de l’armée béninoise et la police ont retentis.

En effet, tout était partie d’un appel lancé sur les réseaux sociaux demandant au peuple de barrer la voie aux forces de l’ordre venues procéder à l’arrestation de l’ancien président Boni Yayi. Très rapidement, les voies menant au domicile de Boni Yayi ont été barricadées, la foule rassemblée chassée à coup de gaz lacrymogène. En riposte, les manifestants ont commencé à lancer des pierres.

Il faut souligner que le lundi 29 avril, au lendemain des élections législatives, les anciens présidents Boni Yayi et de Nicéphore Soglo avaient organisé une sortie où les élections législatives avaient été fortement critiquées. Certains acteurs politiques de la mouvance ont même souhaité qu’ils soient interpellés. Il leur est reproché d’avoir tenu des propos incitatifs à la violence.

Le bilan de ce 1er mai était très lourd, tant en vies humaines que matériel. Station d’essence et parc de vente de véhicules brûlés, le distributeur automatique de billets d’une banque saccagé, des boutiques vandalisées, des blessés, et des pertes en vies humaines. Prudence Amoussou, mère de 7 enfants, est décédée le 2 mai 2019 des suites d’une blessure par balle reçue lors de ces manifestations violemment réprimées. Plusieurs autres personnes sont décédées et d’autres ont été blessées. Les violences ont aussi atteint le Nord. A Kandi, l’une des principales usines de coton a été incendiée dans la nuit.

Un an après ces violences et la bavure de l’armée, l’usage d’armes létales contre la paisible population continue. C’est le cas de l’étudiant Théophile Dieudonné Djaho, 24 mars 2020 sur le campus d’Abomey-Calavi, qui a été tué par balle.

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