Bénin: les clarifications d’Angéla Kpeidja après sa nomination à l’ORTB

Après avoir lancé l’alerte sur les faits de harcèlement sexuel et moral et de viol au sein de la grande maison de la presse béninoise, l’ORTB, la journaliste Angéla Kpéidja a été nommée à la tête du service web de l’office étatique. Face à cette nomination, qui a suscité de vives polémiques, Angela Kpeidja a répondu dans un message diffusé sur sa page Facebook le jeudi 21 mai 2020.

Angela Kpeidja est désormais chef service web de l’Office de radiodiffusion et télévision du Bénin (ORTB). Les internautes, qui ont été ses soutiens, suite à sa dénonciation sur le harcèlement moral et sexuel en milieu professionnel, ont fustigé cette nomination, qu’ils considèrent comme un lot de consolations. Pour eux, il s’agit, sans aucun doute, d’une forme de parachutage de l’intéressée à ce poste technique et très sensible. « Vous avez appris tout comme moi ma nomination au Service web de l’ORTB, une promotion dans un moment aussi crucial qui amène des langues à penser qu’un avancement professionnel fut mon ambition. Ceci est loin du combat qui est le mien », a répondu la journaliste Angela Kpeidja aux critiques.

« J’assumerai donc mon poste »

Angela Kpeidja compte aller au bout de son combat pour l’épanouissement de la gente féminine. A ce titre, fuir une responsabilité n’est pas le propre de la femme. C’est pourquoi, elle rassure: « J’assumerai donc mon poste pour montrer que la femme est capable et qu’elle mérite de gravir les échelons dans toutes les administrations sans qu’on ne lui colle un prototype ou des pensées aussi nuisibles ».

Mieux, elle portera ce fardeau, celui de sa génération, celui de la lutte contre le harcèlement sexuel en milieu professionnel. Dans son message, Angela a annoncé le lancement d’une série d’actions et d’activités et espère pouvoir compter sur toutes et tous pour que leurs voix soit entendues. « La femme est aussi un être humain, dont les aspirations, les valeurs et autres, doivent être respectées. En aucun cas, elle ne mérite d’être traitée comme faible ou d’être chosifiée », peut-on lire dans le message.

Angela Kpeidja met les pieds dans les plats

Pour rappel, le 1er mai 2020, journée internationale du travail, Angela a mis les pieds dans les plats pour dénoncer le harcèlement sexuel.  » Une fête, disent-ils de travail, alors même que le travail, dans mon milieu, est totalement décousu. Le harcèlement sexuel en milieu de travail, même à mon âge, a encore droit de cité avec des humiliations de tout genre y compris la baisse de l’estime de soi », avait-t-elle évoqué.

Si certaines femmes se laissent faire, Angela se pose des questions: « Et ça, du plus haut vers les petits chefs de bas étages que sont les rédacteurs en chef et sous-chefs. Et dire qu’il y a des femmes parmi nous qui se laissent faire. Viol, harcèlement moral et sexuel…j’en ai marre. Dites-moi comment on célèbre le 1er mai dans une maison où la religion de tous est devenue le silence dans la frustration? ». 

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