Coronavirus: la phythothérapie entre confiance et méfiance
En manque de laboratoires de référence à même de mener une guerre sanitaire à la hauteur de la menace de covid-19, le continent africain compte au moins deux potions fabriquées à base de plantes, et seraient efficaces contre la maladie. Seulement qu’aucune d’entre elles ne fait l’unanimité sur le continent, et elles sont remises en cause par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour absence de preuves scientifiques.
L’heure est grave et il faut au plus vite trouver un remède efficace pour éradiquer la pandémie du coronavirus. Apparue en 2019 dans un marché de Wuhan en Chine, la maladie a déjà fait près de 3,9 millions de cas confirmés et plus de 269 000 décès dans le monde. Après l’Europe, les Etats-Unis ont aussi subi une vague meurtrière due au coronavirus. Alors que la Chine se rétablit de cette maladie, l’Afrique tente un assouplissement des mesures restrictives qui peut s’avérer risqué.
Et tout se résume à une seule solution: trouver en urgence un remède pour éradiquer la pandémie qui assaille le globe terrestre. Si les scientifiques estiment qu’il faut au moins un délai de six mois et plus pour fabriquer un vaccin efficace, et sont toujours à la quette d’un vaccin sauveur en Chine, en France, en Russie, aux USA…; certains Africains ont fait recours à la « phythothérapie« , communément appelée « remèdes de grand-mère », confectionnés avec des plantes récoltés dans les jardins. Ces derniers ont réussi à fabriquer, chacun, un remède supposé être efficace contre la pandémie du coronavirus. Toutefois, ces remèdes ne font pas l’unanimité sur le continent noir et sont, par ricochet, discrédités par l’Organisation Mondiale de la Santé pour faute de preuves scientifiques.
Apivirine, Covid-organics…des remèdes controversés
Selon le chercheur béninois, Valentin Agon, « l’Apivirine » est un remède efficace contre le coronavirus. « Je voudrais donner 10 boites d’Apivirine dès demain à tous les États africains, pour y soumettre 10 malades. On verra le résultat une semaine après. Quand les preuves parlent, la bouche se tait », a-t-il déclaré lors de l’émission « Le Débat africain » le dimanche 19 avril, sur RFI, en précisant que le traitement se fait entre 3-5 jours pour rendre négatifs les patients de covid-19. Mais ses assurances n’ont pas suffi pour écarter les doutes, en ce qui concerne l’efficacité de ses produits. Une chose dont le Béninois en est conscient. « ll s’agit d’une attitude africaine qui consiste à ne pas faire confiance aux produits pharmaceutiques des chercheurs africains », a-t-il décrié.
Le constat a été le même avec le Covid-organics du président malgache, Andry Rajoelina. Alors même que plusieurs Etats de la CEDEAO ont réceptionné la potion dans le cadre de la lutte contre la pandémie du coronavirus, des institutions africaines, telles que la CEDEAO et l’UA, exigent des preuves scientifiques du produit, et mettent en garde les chefs d’Etats africains contre l’usage de tout produit sans preuves scientifiques.
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