Covid-19 et cérémonie funéraire au Bénin: et si les députés adoptaient la loi Sado?

Les députés de la huitième législature doivent aller au-delà des efforts qu’ils fournissent déjà pour concrétiser le rêve de leur collègue Nazaire Sado. La loi proposée par ce dernier est en souffrance depuis des années. Le coronavirus devra être une occasion que Louis Vlavonou et ses pairs devront saisir pour mettre fin à la ruine mortuaire.

S’il y a un mérite qu’il faut vouer au coronavirus, c’est qu’il a permis de conduire les gens dans leur dernière demeure dans la plus grande sobriété. Cela fait partie des plus grands avantages tirés de cette crise sanitaire. Les cérémonies funéraires coûtent de moins en moins chères. Plus de grandes bâches ni de sonorisations à crever le tympan. Plus de tissus de diverses qualités imposés aux enfants, petits-enfants et autres. Plus de dépenses faramineuses. Plus d’emprunt pour ruiner les plus pauvres. Plus personne ne fuit son domicile après avoir enterré un parent, un beau-parent ou un proche.

Tout se passe désormais dans la modestie. Cependant, les morts ne refusent pas d’aller à l’au-delà. Ce qui traduit la vanité des tracasseries et des dépenses ruineuses qu’on fait juste pour satisfaire son égo. Les moments de deuils doivent prendre une autre ampleur, même après la pandémie. Voilà pourquoi, les députés de la huitième législature, s’ils veulent définitivement rentrer dans l’histoire, en dépit du procès qui leur est fait, à tort ou à raison, doivent appuyer Nazaire Sado pour institutionnaliser la sobriété des cérémonies funéraires.

Tenir compte de la plus grande masse

S’il est un secret de Polichinelle que les députés, les cadres de l’administration, les membres du gouvernement, les opérateurs économiques et autres ont les moyens d’organiser des cérémonies en grande pompe, il n’est pas non plus exclu que la grande masse végète dans une misère caractérisée. Et, ne voulant pas essuyer la honte, plusieurs dorment presqu’à jeun pour participer aux tontines funéraires. Le député, étant par aisance représentant du peuple, le bon sens aura voulu qu’il mise sur l’intérêt du plus grand nombre plutôt que de tenir compte des réalités de la classe bourgeoise.

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