CPI : Laurent Gbagbo peut-il rentrer en Côte d’Ivoire ? Voici les scénarios possibles

La CPI a décidé de lever les restrictions liées à la libération de l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, et de son ancien ministre de la jeunesse, Charles Blé Goudé. Les deux personnalités sont désormais libres de tout déplacement. Cependant, que signifie exactement ce nouveau développement dans cette affaire de plusieurs années de suspens ?

Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé avaient été acquittés et libérés par la chambre préliminaire de la Cour pénale internationale. Mais cette décision a fait l’objet d’un appel de la procureure Fatou Bensouda qui a réussi à faire instaurer des restrictions à la libération des deux personnalités ivoiriennes. Entre autres mesures restrictives, Gbagbo et son filleul n’ont pas le droit de quitter leur lieu de résidence et doivent déposer leur passeport, etc. La décision de la Cour, jeudi 28 mai 2020, a levé des barrières et permet désormais aux deux Ivoiriens de quitter la Belgique (pour Gbagbo) et les Pays-Bas (pour Blé Goudé). Mais la question que plusieurs personnes se posent, c’est de savoir s’ils peuvent retourner en Côte d’Ivoire.

La décision de la cour permet à Gbagbo et Blé Goudé de quitter leur pays, de se rendre dans n’importe quel autre pays sur la planète, pourvu que ce pays soit membre de la CPI. Il va sans dire que Gbagbo peut enfin retrouver sa terre natale à n’importe quel moment où il le désire, la Côte d’Ivoire faisant partie intégrante de l’institution judiciaire internationale. L’ancien président a désormais la liberté de regagner Mama, son village où il envisageait de s’installer à son retour au pays. Cependant, il faut relativiser et éviter de tomber dans la précipitation. En effet, il y a un autre piège qui guette l’ancien président et son ancien ministre ; il s’agit des condamnations prononcées par l’Etat ivoirien à leur encontre.

Conditions et profit autour du retour du Woody de Mama

Laurent Gbagbo avait été condamné en Côte d’Ivoire à 20 ans de prison dans l’affaire dite de « braquage de la BCEAO » pendant la crise de 2011, alors qu’il était déjà à la CPI pour répondre de ces différents crimes présumés. Aussi, Charles Blé Goudé a été condamné à la même peine, il y a quelques semaines dans le cadre de la même crise post-électorale. Des supposés crimes pour lesquels ils ont pourtant été reconnus non-coupables et acquitté par la CPI. Selon plusieurs observateurs, si Gbagbo doit rentrer au pays, il devra faire des négociations avec le pouvoir en place pour ne pas être inquiété à son arrivée. Ce qui signifie que Ouattara et les siens pourraient profiter pour lui faire un « chantage » politique, c’est-à-dire, lui faire renoncer à toute aspiration de revenir sur la scène politique du pays, avant d’accéder à sa demande de retour au pays.

Ou encore, Gbagbo pourrait être empêché de rentrer et contraint à l’exil forcé, le temps de la présidentielle. Cependant, il faut aussi tenir compte de la pression de la population, en ce qui concerne le retour de l’ancien président de Côte d’Ivoire. Ouattara osera-t-il faire arrêter Gbagbo si celui-ci décide de rentrer quand même sans aucun accord au préalable ? Avec la situation politique et sociale actuelle de la Côte d’Ivoire, cet acte ne serait pas bien vu de la population et même de la communauté internationale. De plus, le pays est entrain de se remettre progressivement d’une guerre, dont les séquelles et autres frustrations demeurent végétatives, mais pourraient très vite refaire surface à la moindre étincelle. Il est donc préférable que les politique de Côte d’Ivoire se concertent pour réaliser le rêve de tout un peuple, la réconciliation et la paix.

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