Jeu politique au Bénin: Patrice Talon confirme ses talents de « compétiteur né »

Ce dimanche 17 mai 2020, les Béninois étaient aux urnes pour élire leurs conseillers communaux. Une élection qui contourne la décision de suspension de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, et qui met définitivement un terme à l’ambition présidentielle du président d’honneur du parti Union sociale libérale.

C’est désormais fait, les élections communales de 2020 au Bénin. Les dénonciations de certains acteurs politiques, hostiles au régime de la rupture, arguant le contexte sanitaire difficile ou même la décision de suspension prononcée par la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), n’ont pu empêcher la tenue du scrutin. Un vote organisé donc contre vents et marrées, mais sans surprise aucune, puisque la Cour constitutionnelle du pays, à travers une décision, a enlevé tout « effet » aux décisions rendues par la juridiction africaine.

Si cette élection est perçue par certains comme « sans enjeu« , elle produit quand même deux effets. Elle ouvre grandement, d’une part, le boulevard pour un schéma d’« après nous, c’est nous «  plus percutant que celui de 2016, en rendant inapte tout challenger sérieux contre le candidat du pouvoir actuel en 2021; d’autre part, elle rend effectives « les préjudices irréparables  » subies par l’opérateur économique, Sébastien Ajavon, qui est ainsi définitivement écarté de la course en 2021.

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En tenant le pari de l’organisation des communales 2020, le président Patrice Talon vient de poser le dernier pion qui lui permettra de concrétiser une théorie qui lui est chère: « Vous savez très bien que dans les petits pays comme le nôtre, ce qui permet à un président en exercice d’être réélu, c’est sa capacité à soumettre tout le monde. Quand tous les députés sont à sa solde, quand tous les maires sont à sa solde, quand tous les élus locaux sont à sa solde, quand tous les commerçants le craignent, sont à sa solde, quand les partis politiques sont affaiblis, sa réélection est facile…

Ne soyez pas sourds à ce que je dis : ce qui permet à un président d’être réélu avec assurance, ce qui assure la réélection d’un président, ce n’est pas son mandat, ce n’est pas son résultat, c’est la manière dont il tient les grands électeurs, c’est la manière dont il tient tout le monde, c’est la manière dont personne n’est capable de lui tenir tête, d’être compétiteur contre lui. Quand vous n’avez pas de compétiteur, vous aurez beau être mauvais, vous serez réélu», fin de citation.

Toutes les conditions sont désormais réunies pour que cette théorie soit mise en oeuvre. 2021 est alors à nos portes, et il faut souhaiter que les grands travaux se poursuivent et que nous ayons plus de réalisations au cours du second mandat qui s’annonce.

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