« Le Coronavirus n’a pas livré tous ses secrets », Dorothée Kindé Gazard

L’ancienne ministre de la Santé, Dorothée Kindé Gazard, s’est prononcée sur la gestion de la pandémie du Coronavirus au Bénin et en Afrique. C’était à l’occasion d’un entretien accordé à France 24, ce mercredi 20 juin mai 2020.

Pour Dorothée Kindé Gazard, spécialiste en parasitologie, chef du laboratoire de microbiologie au Cnhu de Cotonou, le Coronavirus reste énigmatique. « Les vérités du Coronavirus ne sont pas encore connues. Le Coronavirus n’a pas livré tous ses secrets », a-t-elle déclaré. Selon elle, les vérités exposées aujourd’hui sur la covid-19 pourraient être demain, des contre-vérités.

Sur la gestion de la pandémie en Afrique, Dorothée Kindé Gazard évoque l’anticipation dont ont fait preuve les pays africains en s’inspirant de la situation dans les autres pays du monde. A l’en croire, les pays africains se sont rapidement inscrits dans les mesures préventives et ont adopté très tôt la chloroquine pour le traitement des personnes touchées. « Vu la faiblesse de notre système sanitaire, nous ne pouvions que nous inscrire dans la prévention », a-t-elle fait savoir.

Quid de l’efficacité de la chloroquine

En ce qui concerne l’usage de la chloroquine dans le traitement des cas positifs de Coronavirus, Dorothée Kindé Gazard explique que les pays africains ont très tôt fait cette option, nonobstant les débats sur son efficacité. « Je pense que la chloroquine est d’abord et avant tout un anti-inflammatoire que l’on peut utiliser dans d’autres pathologies en dehors du paludisme, bien que la chloroquine ait un effet sur le parasite, c’est à dire le plasmodium », a-t-elle expliqué.

Pour l’ancienne ministre de la Santé, il fallait vite s’engager avec la chloroquine, qui se présentait comme la seule option disponible pour éviter des cas graves. « Nous avons eu des données observationnelles qui nous ont permis de dire : « allons-y », puisque nous n’avions pas un autre traitement », a-t-elle précisé.

Des inquiétudes…

Dr Dorothée Kindé Gazard reste optimiste par rapport à la gestion de la pandémie dans les pays africains; mais elle se dit quant même un peu inquiète pour l’avenir. Pour éviter une complication de la situation dans les jours à venir, la scientifique recommande la multiplication du diagnostic.

Pour elle, ce diagnostic, actuellement dans la plupart des pays africains, concentré dans les grandes villes, doit être décentralisé. « Cela nous permettra de situer les responsabilités et de savoir comment le virus circule effectivement dans nos pays », a déclaré Dorothée Kindé Gazard.

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