Bénin – Loi explicative du code électoral: Joel Aïvo dénonce une « modification opportuniste »
La loi portant interprétation et complétant la loi N°2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral, a été adoptée, ce mardi 02 juin 2020, à l’unanimité des députés présents à l’Assemblée nationale. Le professeur Joel Aïvo a fait une analyse critique de cette loi, dite « explicative », du code électoral.
Au lendemain de l’adoption, par les députés, de la loi explicative portant code électoral en république du Bénin, Frédéric Joel Aïvo, professeur d’université et enseignant à l’Université d’Abomey-Calavi, a comparé le code électoral au règlement intérieur des partis politiques. Dans son analyse critique, diffusée sur sa page Facebook, et intitulée « Le code électoral ou leur règlement intérieur ? », il pense qu’il s’agit d’une loi qui n’arrange pas l’intérêt général. « Si la loi est discréditée, si elle a perdu notre confiance, si nous ne croyons plus qu’elle est la Loi de la République, c’est bien parce qu’elle est désormais faite pour le bonheur des uns et utilisée pour crucifier les autres », a t-il indiqué.
Selon Frédéric Joël Aïvo, les uns subissent la rigueur, voire la vengeance de la loi ; au nom de la loi, certains sont exclus du jeu démocratique, d’autres sont contraints d’abandonner à ceux qu’ils ont battu dans les urnes, les sièges, les arrondissements et les mairies que les électeurs leur ont confiés. A l’en croire, dans le même temps, les autres échappent aux petites contraintes de la même loi grâce à une modification « opportuniste » des règles du jeu au cours du jeu. « Devant nous, la loi s’ajuste, se retourne, se conforme et s’adapte, au millimètre près, aux intérêts de ses auteurs. Ce n’est plus du prêt-à-porter, c’est du sur-mesure », va-t-il dénoncer. Sans faire dans la dentelle, l’homme de droit indique que, quand la loi cesse d’être générale et impersonnelle, quand elle est instrumentalisée et manipulée comme ça, elle « se dévalorise et devient une menace pour nos droits et une source d’insécurité juridique et d’injustice pour les citoyens ».
A en croire les clarifications de Frédéric Joël Aïvo, « la loi est la loi de la République, quand elle est la même pour tous ses enfants ».
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