« Il y a quelque chose qui me démange dans le timing du régime », Ganiou Soglo

Dans une nouvelle tribune, postée sur sa Page Facebook, l’ancien ministre des sports, Ganiou Soglo, appréciant les dernières mesures du gouvernement de la rupture, s’interroge sur la réelle volonté de ceux qui nous dirigent à développer le pays.

Le ministre Ganiou Soglo s’est, à nouveau, prononcé sur l’actualité politique de son pays. Dans la tribune « il faut que je vous dise », devenue, pour lui, un canal favori pour opiner sur l’actualité, l’ancien ministre de Boni Yayi s’interroge sur la motivation du gouvernement de la rupture à développer le pays. « Il y a quelque chose qui me démange dans le timing du régime de la rupture et de sa réelle volonté de développement de notre cher pays, le Bénin.« , indique le plus jeune de la fratrie du couple Soglo.

Analysant les dernières mesures prises par le gouvernement, Ganiou Soglo se demande pourquoi c’est maintenant que le gouvernement débloque près de 75 Milliards de FCFA pour atténuer l’impact économique de la pandémie de la Covid-19. Et pourquoi c’est maintenant qu’on décide de recruter 2 000 jeunes? Pour lui, ces actes du gouvernement donnent l’impression qu’on entre en campagne électorale précoce.

Un aperçu du bilan des quatre dernières années

« Nous sommes à quelques encablures des prochaines élections présidentielles et il nous donne l’impression de rentrer en campagne électorale, avant l’heure.
Le Président Talon a pris les rênes de la république, le 6 avril 2016. Pour tout acte, marquant ce début de mandat, notons les déguerpissements sauvages à tout va. Les populations de Cotonou ne pourront oublier, de si tôt, les facéties du tumultueux préfet Toboula! » Ganiou Soglo pour montrer que le gouvernement, depuis 2016, ne s’est jamais autant préoccupé du peuple que depuis quelques moments.
A en croire l’ancien ministre, la gestion du pays, depuis l’avènement au pouvoir de ce régime, est orienté vers l’intérêt de quelques uns. Il rappelle le retrait de 12 milliards que le président s’octroie, dès le premier conseil des ministres du 10 avril 2016, puis liquide méthodiquement la SONAPRA, en réclamant 17 milliard et s’accapare les stocks d’intrants d’un montant estimé à 20 milliards au profit de la SODECO.
L’ancien collaborateur de Boni Yayi a également évoqué des dossiers, comme l’affaire morphodys de l’aéroport de Cotonou, le port autonome de Cotonou, le leasing des voitures d’Etat et le programme de vérification des importations, connu sous l’acronyme de PVI. Selon lui, le port et la SBEE sont mis en gestion déléguée avec des contrats occultes. La réalisation du Ravip, indique-t-il, a coûte 46 milliards aux contribuables béninois « et qui ne sert à rien, puisque nous sommes dans une république qui nomme et désigne ses élus« , affirme-t-il.

Pourquoi une générosité soudaine?

Pour le ministre Ganiou Soglo, fondamentalement, un homme d’État, qui à l’amour de sa patrie, chevillé au corps, et un idéal pour elle, aura, pour toute démarche, de contribuer à son émergence en privilégiant la base de la pyramide des besoins de Maslow. C’est-à-dire entreprendre le développement à la base et non par le haut. « On ne peut prendre autant de milliards pour uniquement payer les salaires des jeunes sur une périodicité limitée, alors qu’après une véritable réflexion, les mêmes dispositions peuvent être prises et mieux pensées dans un programme pour donner des résultats plus efficients« , martèle Ganiou Soglo, en parlant du programme de recrutement de 2 000 jeunes, récemment lancé.
Pour lui, c’est peut-être le moment de prendre le risque avec les jeunes en créant des incubateurs.
Ganiou Soglo a rappelé que, quand il était ministre, il recevait des stagiaires dans son ministère. « Je n’en avais pas fait la demande, mais je ne pouvais pas refuser la main-d’œuvre que le ministère du travail me proposait. Ils étaient envoyés sur des projets ponctuels, mais quand ces projets s’achevaient, ces jeunes déambulaient dans les couloirs du ministère ou vaquaient à d’autres occupations.« , affirme-t-il.
Ce mode d’accompagnement des jeunes, estime-t-il, est caduc. « Nous ne pouvons plus régler une crise conjoncturelle avec des solutions d’une autre époque. Il faut une réponse structurelle de l’Etat pour relancer la machine. Le Bénin est une terre d’opportunité et regorge de richesse. Il urge, je le répète, de remettre le pays au travail.« , indique l’ancien ministre. Selon lui, le « new deal devrait inspirer nos dirigeants par un vaste programme d’après Covid et non par des mesures à l’emporte-pièce avec les élections prochaines en filigrane. Le peuple n’est pas dupe. Mais il prendra ce qu’on lui donne.« 

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