Projets phares de Bénin Révélé : où en sommes-nous ?

45 projets phares sont contenus dans l’agenda gouvernemental pour le quinquennat 2016-2021. A moins de 10 mois de la fin du mandat constitutionnel de l’actuel locataire de la Marina, les indicateurs de performances affichent un bilan mi-figue mi-raisin.

Le Programme d’actions du gouvernement ou encore Programme Bénin Révélé se repose sur 45 projets phares dans tous les secteurs de l’économie, complétés par 95 projets sectoriels. Lancé le 17 décembre 2016 devant un parterre de personnalités et partenaires techniques et financiers, l’agenda gouvernemental pour la période 2016-2021 est très ambitieux.

A moins d’un an de la fin du mandat de Patrice Talon, il convient à juste titre, d’évaluer le niveau de réalisation  quant aux projets de grandes envergures inscrits sur la feuille de route des tenants du pouvoir.

Des projets ambitieux

Dans le but de faire du tourisme une filière de développement économique, Patrice Talon a inscrit six (06) projets phares dans son programme “ Bénin Révélé” à savoir le positionnement de la Pendjari et du Parc national W comme le parc naturel animalier de référence de l’Afrique de l’Ouest, la réinvention de la cité fluvio-lacustre de Ganvié, le développement de pôles touristiques à Abomey et Porto-Novo autour des arts, cultures et arènes d’expression vaudous ainsi que de l’histoire du royaume d’Abomey, la création d’une expérience touristique premium autour des Tata Somba, la reconstruction à l’identique de la cité historique de Ouidah, et enfin l’aménagement de stations balnéaires le long de la zone de développement touristique de la Route des Pêches.

Dans le secteur de l’agriculture, les filières à haute valeur ajoutée (ananas, anacarde, produits maraîchers), les filières conventionnelles (riz, maïs, manioc), l’aquaculture continentale et la mise en valeur de la basse et moyenne vallée de l’Ouémé sont inscrites dans l’agenda 2016-2021.

Que retenir des infrastructures et le numérique

Dans le domaine des infrastructures, les travaux du nouvel aéroport de Glo-Djigbé piétinent. La modernisation et l’extension du Port et le réaménagement de l’axe routier autour du Port ont connu une grande avancée. Les Béninois sont sceptiques quant à l’Autoroute Sèmè-Podji Porto-Novo, le contournement Nord de Cotonou etc,…

S’agissant du numérique, il est prévu l’Internet haut/très haut débit, la télévision numérique terrestre, l’administration intelligente, la généralisation du e-commerce, la généralisation du numérique par l’éducation et la formation, la promotion et développement de contenus numériques. Ici, le bilan est plutôt mitigé.

Quid de l’électricité, du cadre de vie

Si le gouvernement s’emploie tant bien que mal à assurer une indépendance énergétique au Bénin, il reste que le chantier est encore vaste notamment en ce qui concerne le développement des énergies renouvelables, la restructuration de l’opérateur national et son réseau ainsi que la modernisation et l’extension de la filière thermique.

Quant au cadre de vie, il est prévu l’aménagement de la lagune de Cotonou, l’aménagement de la lagune de  Porto-Novo, la gestion des déchets à Cotonou, l’aménagement du centre-ville (Ganhi), la modernisation du marché Dantokpa, la modernisation du marché Parakou, le complexe international Cotonou, le centre d’affaires à Ghézo, la réhabilitation des voiries, l’assainissement pluvial à Cotonou, le Programme d’habitat social.

Eau et protection sociale

Le chantier concernant l’eau potable a du plomb dans l’aile. Le gouvernement a pourtant prévu de donner accès à l’eau potable à l’ensemble de la population rurale et semi-urbaine et de  développer les capacités de production et de distribution en milieux urbain et péri urbain. Plusieurs zones du pays considèrent l’eau potable comme une denrée rare.

Quant à la protection sociale, il faudrait noter la mise en place progressive de l’Assurance pour le renforcement du capital humain (ARCH) au profit des pauvres et extrêmes pauvres.

Pour finir…

Les projets tels que la création d’une Cité Internationale de l’Innovation et du savoir (CIIS), l’Autoroute Sèmè-Podji Porto-Novo, le Programme d’habitat social, le nouvel aéroport de Glo-Djigbé etc passeront pour des actions d’éclats qui donneront de la plus-value à celles déjà accomplies. Mais l’on se demande si cela pourrait être possible avant 2021.

A tout prendre,  le chantre de la Rupture a insufflé depuis quatre ans une nouvelle forme de gouvernance diversement appréciée par les uns et les autres. A l’heure du bilan, il se révèle clairement que des actions ont été réalisées. Toutefois, le régime du Nouveau départ a du chemin à faire pour convaincre le peuple, parfois sceptique surtout que l’on tend vers la fin du mandat constitutionnel.

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