« Quand c’est bloqué, il faut avoir le courage de débloquer pour avancer », Abraham Zinzindohoué

Pour contourner le blocage auquel les préfets sont confrontés dans l’élection des maires dans certaines communes, les députés de la huitième législature ont adopté, ce mardi, en procédure d’urgence, une loi explicative du code électoral. Justifiant cette procédure, l’ancien président de la cour suprême, Abraham Zinzindohoué, estime que, quand il y a blocage, il faut avoir le courage de débloquer.

Invité, ce mercredi 3 juin 2020 dans l’émission « ACTU MATIN », Abraham Zinzindohoué a opiné sur sur le vote de la loi N°2020-13 portant interprétation et complétant la loi N°2019-43 portant code électoral en république du Bénin.

Pour ce membre fondateur du parti Union Progressiste, face à un blocage, comme ce qui s’observe dans le cadre de l’élection des maires, il ne faut pas croiser les bras et maintenir le statu quo.

Se basant sur l’article 5 de la constitution, il estime que les partis politiques, qui ont reçu mandat pour l’animation de la vie politique, sont au-dessus de tout, pour animer ladite vie. Selon lui, dans une démocratie libérale comme celle du Bénin, il y a toujours un pouvoir et une opposition. Et la constitution, dans sa version originelle ou la version amendée, dispose en son article 5 que « les partis politiques concourent à l’expression du suffrage. Ce qui signifie clairement que la Constitution met les partis politiques au-dessus de tout, pour l’animation de la vie politique. » fait-il savoir.

Pour l’ancien président de la cour suprême, les deux premières chartes ont fragilisé les partis politiques, favorisant la multiplicité des partis politiques. « Donc, il était nécessaire de faire cette réforme et elle a été faite. Donc, au niveau de la charte des partis politiques, vous verrez qu’il n’y aucun problème, les objectifs sont atteints, la réduction est faite, les partis sont d’envergure nationale de 10 à 15 et il y a eu 5 partis qui ont compéti et 3 ont tiré leur épingle du jeu. », fait-il savoir.

Le code réformé reconnait la primauté des partis

Le nouveau code électoral, selon Abraham Zinzindohoué, donne primauté des partis politiques sur des individus. C’est pour cela que les partis majoritaires présentent les candidats au poste de maire. « Malheureusement, il fallait aller jusqu’au bout, mais on est encore revenu donner un peu de poids à des individus qui étaient déjà sur une liste de parti adoubé par le peuple, indique-t-il. « Et c’est là le petit réglage qu’il fallait faire et c’est ça qui a été fait. Quand c’est bloqué, il faut avoir le courage de débloquer pour avancer. Désormais au Bénin, si vous n’êtes pas membre d’un parti politique, vous n’avez pas la chance de faire de la politique.« , a martelé Abraham Zinzindohoué.

Sur les balbutiements observés au niveau des partis politiques, pour désigner les candidats au poste de maire, l’ancien président de la cour suprême implore la clémence de l’opinion.  » Soyez indulgents pour les partis politiques. Les partis n’ont pas 10 ans ou 20 ans d’existence. C’est à peine 1 an et demi. Il faut avouer qu’avec des grandes formations, des gens venus d’horizons différents, ce n’est pas aussi facile en un an et demi que tout soit bien, que la discipline du parti soit comprise par tout le monde.« , a-t-il fait savoir.

Justifiant l’adoption d’une loi explicative et complétive, le président Abraham Zinzindohoué estime qu’il n’y a que deux voies pour imposer la discipline dans un groupe.  » Vous avez votre morale qui vous permet d’être discipliné et à défaut de la morale, vous n’avez que la loi, la force coercitive et c’est ce qui a été choisi pour avancer.« , a-t-il fait savoir.

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