Racisme: « George Floyd et nous », une chronique de Roger Gbégnonvi
La mort par asphyxie de l’Afro-Américain, George Floyd, continue d’alimenter la réflexion sur le racisme, un fait séculaire qui a la peau dure, malgré son abolition. Dans une chronique intitulée « George Floyd et nous », l’ancien ministre de l’alphabétisation, Roger Gbégnonvi, voit que l’intensité de la révolte « légitime » nous aura égarés, aura conduit l’urgence de la résistance à énoncer avec éloquence de pieux malentendus encadrés par « Ils nous ont dit…, il va falloir leur dire… ».
Dans sa réflexion, le professeur Gbégnonvi, méditant sans doute à haute voix, sur la portée de l’acte posé par le policier blanc, estime que, même quand fait rage la guerre et que, de part et d’autre, voici les hommes devenus pires que les bêtes sauvages, il reste interdit de traiter l’ennemi comme le fut George Floyd, qui ne représentait aucun danger pour personne : « Monsieur, je ne peux plus respirer », répétait-il. Il a été donc tué à froid, avec un acharnement tranquille.
Mais autant le chroniqueur dénonce la cruauté, dont George Floyd a été tué, autant il dénonce la forme de riposte qui a suivi ce drame, qui rapproche l’homme de l’animal pour ne pas dire l’a rendu pire que l’animal.
Pour l’ancien collaborateur du président Boni Yayi, la meilleure riposte aurait été de revenir à nos sources. » Et il va falloir leur dire : à bas nos noms judéo-chrétiens ou à relent occidental, et revenir illico à ceux du terroir africain, et vive Kounta Kinté, héros de Racines d’Alex Haley ! Pourquoi Pas ? Mais c’est libre et facultatif. Car nous sommes les deux pieds dans la marche du monde. Et s’il plaît à un Européen ou à un Américain de baptiser son enfant Assiba ou Samba, il fait bien, dira Teilhard de Chardin, d’entrer dans l’« Hymne de l’Univers ». Et l’on fit bien de passer de Congo-Belge à Zaïre, même si ce passage n’a pas transformé les Zaïrois en citoyens idéals« , indique le chroniqueur.
C’est, selon lui, la seule manière par laquelle nous nous ferons respecter un jour. Il ne fait l’illusion que cela ne serait pas facile, mais il estime que nous devons nous y atteler. « Que faire ? Nous faire respecter ! Comment ? Aimé Césaire nous prévient que ce sera long : Plus de travail, plus de foi…, un pas, un autre pas, encore un autre pas et tenir gagné chaque pas.« , indique-t-il. Lire ci-dessous l’intégralité de la chronique.
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