Bénin – Charte d’unité d’action syndicale: pourquoi la CSTB n’est pas signataire?

Six confédérations et centrales syndicales, sur les sept qui existent dans le pays, ont tenu, ce vendredi 3 juillet 2020, à la Bourse du travail, une Assemblée générale d’adoption du cahier de charges du Cadre de collaboration confédérale syndicale, qui connaîtra désormais leurs actions. 

Six centrales et confédérations syndicales à savoir: Csa-Bénin, Cgtb, Cosi-Bénin, Unstb, Csub et la Cspib ont concrétisé leur volonté d’agir ensemble et autrement au sein d’un même creuset.

C’est à la faveur d’une Assemblée générale qu’il ont tenue, vendredi, à la Bourse du Travail. Ce processus, entamé depuis 2019, avec l’appui du Bureau International du Travail (BIT), vient de connaitre son épilogue.

Invité, ce lundi 6 juillet 2020, sur l’émission « Actu Matin » de la chaîne de télévision « Canal 3 Bénin« , le secrétaire général de la Confédération des organisations syndicales indépendantes du Bénin (Cosi-Bénin), Noël Chadaré, estime que l’objectif poursuivi par ces organisations syndicales est l’efficacité de leurs actions.

Sur la question de l’absence du central syndical des travailleurs du Bénin dans le creuset, Noel Chadaré a laissé entendre que les responsables de cette organisation ont été approchés, mais ont estimé qu’ils ne pourront pas signer la charte et se réservent le droit de travailler avec les autres, au cas par cas. « Si elle estime que, pour une action, elle peut se joindre à nous, elle n’exclut pas cette possibilité », a indiqué Noel Chadaré.

Le creuset, une renaissance du syndicalisme ?

L’installation de cadre d’unité d’actions pourrait sonner une ère nouvelle pour le syndicalisme au Bénin, miné par plusieurs maux, diagnostiqués au cours de l’Assemblée générale. En effet, dans sa prise de parole, le président du comité d’organisation, le secrétaire général du CSA-Bénin a évoqué les maux qui minent la corporation.

Entre autres maux, il a retenu la baisse de l’engagement des travailleurs, l’érosion du pouvoir de représentation syndicale, l’émiettement injustifié des organisations syndicales, l’errance dans la gouvernance interne, une autonomie financière problématique et un leadership non inclusif, car très peu représentatif des femmes, des jeunes, des travailleurs de l’informel et des travailleurs handicapés.

Pour Anselme Amoussou, le paysage syndical béninois subit, depuis quelques années, des mutations avec des questionnements récurrents à l’intérieur des organisations syndicales et au sein de l’opinion publique, sur l’efficacité de l’action syndicale, la pertinence des choix de stratégies et la nécessité de réformer les moyens de lutte, de s’adapter pour ne pas sombrer totalement.

Aussi, plusieurs valeurs qui doivent désormais accompagner l’action syndicale ont été adoptées. Il s’agit des valeurs qui ont trait à la « solidarité, l’éthique, le respect, la complémentarité, la bonne gouvernance et le professionnalisme« .

Pour le directeur adjoint de cabinet du Ministre du travail et de la fonction publique, Eusèbe Agoua, qui a pris part à l’ouverture des travaux, « cette charte est un document de grande portée syndicale et ne manquera pas de rassurer les militants et d’assainir le paysage syndical du Bénin« . Il se dit convaincu de ce que sa mise en œuvre va améliorer, de manière significative, la représentation syndicale dans les instances administratives et renforcer la qualité de leurs prestations au sein de la commission nationale permanente de négociation collective.

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