« L’hyper ‘présidentialisation’ mérite de plier l’échine devant le peuple », Nourou Dine saka Saley

Chaque nation a le gouvernement qu’il mérite. Cette idée philosophique ne semble pas être partagée par tous. En effet, pour le juriste Nourou Dine Saka Saley, lorsque la personne du Président s’illustre dans des dérives ou est l’objet de défiance ou de perte de confiance, il faut parvenir à un mécanisme de remédier à cette situation sans remettre en cause les droits acquis du groupement ayant remporté le scrutin et le mandat.

Le Bénin commémorera le 1er Août 2020 sa soixantième anniversaire d’accession à la souveraineté internationale. 60 ans après l’indépendance, le pays croule toujours sous le poids de la politique politicienne. Les différents chefs d’Etat qui se sont succédés n’ont jamais répondu à l’aspiration du peuple. Ainsi, dans un cycle de 5 ans, les populations sont tenues de subir les caprices de l’homme fort du moment en attendant une prochaine élection pour espérer trouver mieux.

Cette souffrance inutile de 5 ans à laquelle le peuple est chaque fois confrontée est, selon Nourou Dine Saka Saley, illogique. Pour lui, les régimes politiques doivent permettre de démettre les Présidents de la République sans remettre en cause l’institution elle-même.

A l’en croire, le cas du Mali est suffisamment instructeur, à cet effet. Mieux, indique-t-il, en Afrique du Sud, le Président est démis sans aucune turbulence institutionnelle ou remise en cause du mandat. « Le mandat doit être distinct de l’intuitu personae, sans pouvoir devenir un moyen d’oppression des adversaires et de la masse.« 
Pour l’ex-conseiller du ministre du plan, Abdoulaye Bio Tchané, lorsque la personne du Président s’illustre dans des dérives ou est l’objet de défiance ou de perte de confiance, il faudrait pouvoir trouver des procédés comme celui sud-africain de remédier à cela sans remettre en cause les droits acquis du groupement ayant remporté le scrutin et le mandat.
Cela suppose évidement, précise-t-il, que la question de la candidature portée par un parti, ou de la suppléance pré-organisée et limitée au cours dudit mandat, soit une évidence. Ainsi, le mandat et son caractère sacré deviennent le terreau de la mue négative de certains dirigeants, mais doivent être détachés de la personne physique, suggère-t-il.

Cette approche, affirme-t-il, aidera à sauver des vies humaines parce que la colère humaine existera toujours, si nourrie de frustrations. « Le peuple sera toujours supérieur, même si traité de badauds une fois le pouvoir obtenu, après l’avoir caressé dans le sens du poil quand on cherchait le pouvoir.« , formule-t-il comme solution à la souffrance des peuples sous les tropiques.

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