Presse libre au Bénin : Joseph Djogbénou adresse deux conseils au journalistes

A l’instar de plusieurs pays africains, les professionnels des médias du Bénin aspirent à une presse libre et indépendante. Invité dans le cadre de la 2ème édition de la remise du prix « Jérôme Adjakou Badou » du « Meilleur journaliste d’investigation », ce mardi 14 juillet 2020 à la Maison des médias, Joseph Djogbénou montre le chemin qui conduit à l’indépendance de la presse.

« L’attribution d’un prix au nom d’une personnalité telle que Jérôme Adjakou Badou dans un Etat, est une contribution au renforcement non pas seulement de l’indépendance de la liberté de la presse mais au renforcement de la démocratie et, il me semble bien que tout journaliste d’investigation a vocation à se faire attribuer ce prix... » Ainsi s’adressait le président de la cour constitutionnelle, Joseph Gjogbénou aux professionnels des médias.

Appréciant la qualité de la production de presse au Bénin, le président Joseph Djogbénou en s’adressant aux journalistes affirme qu’il voudrait s’inspirer de ce que Jérôme Badou allait dire s’il était présent aujourd’hui. « Et s’il était parmi nous aujourd’hui, il dirait deux choses, me semble-t-il. » indique le président de la cour constitutionnel en se mettant à la place de l’éminent journaliste disparu.

Les deux conseils de Joseph Djogbénou pour une presse libre et indépendante

A croire l’ex président du parti Alternative citoyenne, si Jérôme Badou était là, il nous dirait peut-être que « la liberté de presse ne s’octroie pas ni par les politiques ni par la Constitution ni pas les personnes de bonne volonté« . « Je pense, poursuit-il, qu’il nous dirait ça et il ajouterait que cette conquête de la liberté de la presse par les acteurs de la presse est tributaire de la qualité de la contribution de chacun« . Cette contribution, indique-t-il passe par la qualité dans la rédaction des articles, la qualité dans le reportage, la qualité dans la présentation, la qualité qui passe par la maîtrise des genres journalistiques, la qualité qui passe par la maîtrise de la langue.

Malheureusement affirme-t-il, le constat est cette insuffisance de maîtrise ne serait-ce de la langue. Pour Joseph Djogbénou, le mode déontologique du journaliste, le mode indicatif, le mode qui indique, est mal maîtrisé. « Les temps de l’indicatif sont mal maîtrisés. Celui qui n’indique pas, n’est pas un journaliste parce que le journaliste montre, le journaliste démontre. C’est la première chose qu’il nous aurait dite et c’est la recommandation » précise-t-il avant de recommander aux journalistes d’emprunter cette voie.

Le second conseil que le professeur Joseph Djogbénou a prodigué aux journalistes et qu’il pense que ce serait la deuxième chose que Jérôme Adjakou Badou recommanderait s’il était là, c’est de suggérer aux professionnels des médias à travailler pour ne pas dépendre des autres. « Les actions les plus fondamentales dans un Etat pour des peuples qui se respectent, poursuit-il, ne doivent pas être financées de l’extérieur quelle que soit la générosité des hommes…Nous sommes tenus d’apporter des réponses qui permettent à chacun dans une société démocratique, de moins dépendre des autres » a laissé entendre l’homme de droit.

Autrement dit, il relève du comportement des professionnels des médias quelque chose de pas sérieux. Des professionnels qui réclament la liberté mais qui ne font rien pour éviter de dépendre des autres mais au contraire renforcent leur dépendante vis à vis de l’argent, pour lire dans ses intentions. « S’il était-là, sans doute, c’est ce qu’il aurait dit… Et, en cette veille de la célébration des 60 ans de notre indépendance, je vous souhaite de vous approprier davantage qu’être libre, c’est moins dépendre des autres et moins dépendre des autres, c’est dans son corps, c’est dans sa tête, c’est dans ce que l’on produit, c’est dans la qualité de ce que l’on rend » a-t-il fait savoir.

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