Alassane Ouattara et Alpha Condé, les « mauvais élèves » du « maître Mahamadou Issoufou »

Le président nigérien Mahamadou Issoufou, a accepté de ne pas briguer un autre mandat présidentiel et respecter la constitution. Il s’agit là, d’une leçon de conduite, de patriotisme et d’humilité qu’il avait donnée à ses homologues d’Afrique. Mais cela est passé outre les murs.

Le président Alassane de Côte d’Ivoire a annoncé sa candidature à la présidentielle pour un troisième mandat et a été investi samedi par son parti. De même, son homologue de la Guinée-Bissau, Alpha Condé, a été choisi par son parti pour briguer un nouveau mandat et il est fort probable qu’il ne décline pas l’offre. Dans les deux cas, la constitution du pays, cette loi fondamentale qui a fait d’eux des chefs d’Etats, a été modifiée pour leur favoriser de nouveaux mandats.

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«Un troisième mandat au Niger signifie un coup d’État. Nous sommes un parti qui a comme ambition de stabiliser le pays pour progresser… J’ai beau chercher, je ne trouve aucun argument qui justifierait que je me sente irremplaçable ou providentiel. Nous sommes 22 millions de Nigériens, pourquoi aurais-je l’arrogance de croire que nul ne peut me remplacer ?», avait déclaré le président du Niger quand il annonçait son départ après son dernier mandat.

La prétention d’être « providentiel »

La leçon est claire, et sans ambigüité ; il n’y a pas d’homme « providentiel » dans un Etat qui veut une évolution. Il faut avoir un sens réel de la volonté de développer son pays pour reconnaitre qu’on ne peut pas tout faire soi-même. Ouattara disait, lors de son discours feedback, que « le risque que notre pays recule dans bien des domaines, tout cela m’amène à reconsidérer ma position (…) un devoir que j’accepte dans l’intérêt supérieur de la nation afin de continuer de mettre sans relâche mon expérience au service de notre pays ».

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Voilà un président qui, après dix années à conduire la destinée de son pays, pense qu’il est encore le seul parmi plus de 25 millions de personnes à avoir suffisamment d’expérience et de clairvoyance pour faire avancer la Côte d’Ivoire. C’est de loin un caractère « prétentieux » qui pourrait engager le pays qu’il dit aimer, dans des divisions et tensions encore plus fortes que celles d’après-guerre. Il en va de même pour Alpha Condé dont le pays est en pleines troubles.

Des idées arrêtées et des intentions

On en viendrait à croire que l’idée de base derrière la révision de la constitution en Côte d’Ivoire dès le début du second mandat d’ADO, était de revenir après ses deux mandats. On penserait également que Ouattara n’avait jamais eu la volonté de laisser le pouvoir et qu’avec Gon Coulibaly, il ne s’agissait que d’une sorte de deal à la « Poutine et Dimitri ». On penserait enfin, que Alassane Ouattara n’a véritablement « rien à foutre » de la Côte d’Ivoire tant qu’il satisfait ses ambitions personnelles.

Le geste patriotique que peut faire Ouattara pour sauver ce qui reste encore de la Côte d’Ivoire où les blessures commencent à cicatriser, c’est simplement de renoncer à un troisième mandat. Il en va de même pour Alpha Condé, un éternel opposant devenu président parce qu’on lui collait l’étiquette de « patriote ». Le voilà qui s’accroche au pouvoir telle une sangsue à la peau. Les dirigeants africains semblent pour la plupart ne pas être gênés de l’image de « férus de pouvoir » qu’on leur colle en occident et certains ne se gênent pas pour se faire plaisir au détriment du peuple, du pays.

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