Au Mali, les militaires font partie du problème

Un coup d’Etat militaire a encore renversé un président au Mali, environ huit ans après le dernier en date. Le président Keita a été arrêté et les militaires ont installé un conseil provisoire pour diriger le pays en attendant, selon eux, une transition civile.

En mars 2012, le président Amani Toumani Touré a été chassé du pouvoir par des militaire, qui étaient mécontents de leurs conditions de vie et de travail. Alors qu’ils étaient en plein combat contre des groupes armés, qui devenaient de plus en plus puissants avec de nouvelles armes issues du chaos libyen, les militaires, dépassés, ont préféré s’en prendre à leurs dirigeants. Ils ont fui le champ de bataille devant l’ennemi et le cap a été mis sur la présidence du pays où un coup d’Etat a eu lieu. L’armée a pris le pouvoir, mais n’a pas su protéger les maliens. Les groupes armés et les djihadistes ont alors pris le contrôle du pays. Il a fallu l’intervention militaire française pour, en seulement quelques jours, chasser les occupants et rétablir une partie du pays.

Depuis lors, le conflit ne cesse de s’enliser et les djihadistes s’étendent vers d’autres pays. L’armée malienne n’a pas su assumer sa fonction régalienne de défense de la nation, mais a, depuis lors, mis le pays dans une situation d’insécurité sans précédent. Cette fois encore, les militaires, incapables de protéger le Mali des terroristes et autres groupes armés, se retournent contre les dirigeants, les tenant pour responsables de leur incapacité à combattre et assumer la fonction qui est la leur. Pire, c’est encore au sein de cette même armée qu’il y en a qui font entrave aux différents processus politiques pour mettre fin aux conflits dans la région (un rapport de l’ONU).

Une restructuration de l’armée s’impose

Certes, les politiques ont leur part de responsabilité dans la situation du Mali; mais il ne faut pas perdre de vue l’autre côté du problème, car, en occultant cela, le Mali risque de ne jamais retrouver la paix, et avec lui, les autres pays de la sous-région ouest-africaine. La corruption des politiques semble avoir gagné le rang de militaires; sinon, comment comprendre que ce soit ces mêmes militaires qui ne veulent pas de résolution politique de la crise. Il va sans dire que, outre les dirigeants politiques, il faut un grand ménage au sein de l’armée, la restructurer, l’unifier et surtout amener les militaires à combattre pour la même cause, le Mali.

Dans tous les cas, il urge pour les pays membres de la CEDEAO, de trouver le moyen de mettre en place une équipe dirigeante à la tête du pays et de s’assurer que ces nouveaux dirigeants aient la main pour faire le travail à eux confié. Auquel cas, si les militaires, incapables de trouver une stratégie contre les attaques de leurs bases dans le nord, commencent à faire la politique, le feu qui consume actuellement le Mali et tout le Sahel, suivra la direction du vent.

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