Bénin: Catharina Tjoelker-Kleve accompagne le NIMD pour l’inclusion des femmes en politique

L’Institut néerlandais pour la démocratie multipartite a organisé ce samedi 18 juillet 2020, un café politique au profit des différentes promotions de l’école du NIMD et de lauréats du programme « Rich For Démocracy ». L’atelier a été animé par l’ambassadrice du Royaume des Pays-Bas près le Bénin avec résidence à Cotonou, Catharina Geertuida Maria Tjoelker-Kleve, et porte essentiellement sur l’inclusion des femmes en politique.

L’ambassadrice des Pays-Bas près le Bénin a partagé, ce samedi, son expérience de femme inclusive avec une cinquantaine de jeunes hommes et femmes de 18 à 35 qui militent pour la plupart au sein des formations politiques ou d’organisations de la société civile intervenant dans le domaine de la démocratie et des droits de l’homme au Bénin.

Féministe engagée, Catharina Geertuida Maria Tjoelker-Kleve a abordé la problématique de la gestion du pouvoir et l’inclusion, notamment la participation politique des femmes de toutes les couches de la société. Pour elle, l’intégration vise les personnes potentiellement discriminées au groupe en se rapprochant de la norme alors que l’inclusion vise à prendre en considération chaque personne comme un cas unique.

Partant donc de l’exclusion des femmes, Catharina Geertuida Maria Tjoelker-Kleve a évoqué les différentes formes de mécanisme d’exclusion. « Si on regarde les mécanismes d’exclusion, ça va vraiment de l’extrême où tu nies que l’autre existe, où tu nies que l’autre est un être humain », a expliqué l’ambassadrice. C’est pourquoi, elle insiste que dans une association ou un parti politique, « si on veut que les femmes ou les hommes avec un handicap, prennent part inclusivement à la gestion des partis politiques, il faudra adopter certaines méthodes de travail ».

« Briser l’exclusion demande un effort spécifique et il faut le faire partout que ce soit dans les partis politiques, dans la gestion publique, dans une ambassade, il faut être conscient qu’on est en train d’exclure ou pas, par la langue, (par action ou par omission, en pensée et ou en parole, Ndlr) ».

Catharina Geertuida Maria Tjoelker-Kleve

De l’exclusion des femmes en politique

A la suite de l’exposé de l’ambassadrice, s’en est suivie la réaction des participants. Si pour les hommes, les femmes ne font pas des efforts pour mériter des postes de responsabilités, ces dernières dénoncent plutôt le machisme des hommes à vouloir toujours reléguer les femmes à l’arrière-plan. « Suffit-il d’avoir un faible taux de réussite politique des femmes pour parler d’exclusion? Quels sont les facteurs sociologiques pour savoir si les femmes sont exclues ou pas? », s’interroge Espédie Gbédokpa.

Comme lui, Timothé Toumougou pense que la politique est essentiellement basée sur la concurrence. Ainsi, actuellement, il ne voit pas les femmes s’engager politiquement pour mériter des positionnements au cours des élections. Puis de demander: « Quel est l’intérêt, si non l’avantage d’avoir beaucoup de femmes en politique? ».

Dans sa prise de parole, Emeline Lanha est revenue sur les réalités socio-culturelles comme la méfiance, le manque de confiance envers la femme et la femme en elle, le manque de soutien de la part des conjoints, amis et proches, et la méchanceté de la femme envers la femme qui pourraient être les facteurs de l’exclusion remarquée des femmes.

A en croire Régina Houédanou, devant les caméras les hommes montrent leur volonté à accompagner les femmes mais dans la réalité c’est autre chose. D’après elle, ils ne sont pas prêts à voir les femmes aller en politique ni occuper des postes de décision. « A des moments donnés, les femmes ont été obligées de choisir entre les postes politiques et leurs foyers », a lâché Régina avec désolation.

Touchée par les interventions des uns et des autres, Catharina Geertuida Maria Tjoelker-Kleve a reconnu qu’il y a des mécanismes d’exclusion spécifiques par rapport aux femmes. Fidèle aux objectifs du NIMD qui consistent à promouvoir une politique pacifique, juste et inclusive dans le monde entier, Azizou Chabi Imorou, représentant du NIMD au Bénin, a lancé un appel de solidarité aux participants pour une bonne inclusion socio-politique. A noter que l’approche du NIMD se caractérise par le dialogue qu’il facilite pour les acteurs de tous les horizons politiques aux niveaux local, national et régional.

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