Bénin: la déperdition scolaire favorisée par le système éducatif, Valentin Agon

Au Bénin, selon les annuaires statistiques 2005-2006 et 2006-2007 des établissements publics d’enseignement secondaire général, les taux d’abandon étaient respectivement de 12,10 % et de 7,39 % dans les établissements publics d’enseignement secondaire général au cours des années scolaires 2004-2005 et 2005-2006.

Cette progression du taux de décrochage scolaire serait due, entre autres, selon Dr Valentin Agon, au système éducatif du Bénin. « Au Bénin, indique-t-il dans un mini-ouvrage, intitulé « La rupture », nous constatons que lorsqu’un enfant échoue à un examen, on lui fait reprendre toute une année à cause d’un petit point« . Selon Valentin Agon, ce mode d’évaluation décourage l’enfant et fait baisser les bras à celui qui n’a pas une grande volonté de faire des études.

« Le redoublement, le renvoi et le faible salaire des éducateurs sont des puissants obstacles à une bonne éducation en Afrique. Quand nous obtenons 35% de réussite au Bac, nous croyons avoir de bon résultat, ce n’est pas vrai. Je propose que tout examen soit comparé à la montée sur un arbre à dix branches, le but est de monter jusqu’à toucher la dixième branche. Ceux qui vont monter jusqu’à un niveau et ne pourront pas aller plus loin doivent reprendre la montée à partir de la branche au niveau de laquelle ils sont essoufflés, ils ne doivent pas descendre pour recommencer à zéro« , préconise-t-il.

C’est malheureusement l’épreuve à laquelle le système éducatif béninois soumet l’apprenant, se désole Valentin Agon dans son petit ouvrage. « Tous ceux qui n’ont pas obtenu la moyenne indiquée pour réussir à l’examen sont renvoyés à l’année suivante. Nombreux abandonnent et on dirait que les enseignants en sont insensibles« , fait-il savoir.

Pour contourner cette situation, certains parents inscrivent leurs enfants candidats au BAC dans un pays de la sous-région pour que, s’ils échouent au Bénin, ils puissent se rattraper dans ce pays.

« Mais curieusement, nos Etats ont étouffé cette stratégie en programmant le Bac au même jour dans la région. Sincèrement, nous ne savons pas où nous allons. Nos Etats empêchent alors le progrès de nos enfants, ils nous ont pris en otage. Nous devons revoir le système éducatif et permettre plusieurs fois le même examen dans la même année pour favoriser la réussite de l’ensemble des élèves, nous ne devons avoir aucun qui redouble« , précise le chercheur

Des pistes de solutions à cette situation

Pour éviter de faire échouer en masse des candidats, Valentin Agon préconise l’organisation des examens en mai; ainsi, ceux qui ont échoué auront deux mois avec leurs professeurs pour réviser les matières dans lesquelles ils ont échoué et ils ne reprendront l’examen que dans ces matières, deux mois après (fin juillet), propose-t-il.

Ceux qui n’auront pas toujours validé leur réussite à cette deuxième session reprendront l’examen un mois après (en fin août ou mi-septembre), la dernière vague devra passer une dernière session à la fin du premier mois de la rentrée ou un peu avant, suggère-t-il.

Ceux qui auront échoué à cette dernière session, poursuit-il, rencontreront un psychologue qui doit chercher à savoir pourquoi un tel blocage.

« Révolutionnons notre système éducatif pour une véritable révolution culturelle, préalable à toute révolution industrielle. Nous le pouvons, levons-nous et agissons et notre pays le Bénin sera développé en moins d’un quart de siècle« , a martelé le promoteur du produit « Api Palu ».

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