Bénin – Reprises des cours: des parents toujours dubitatifs

Les écoliers du cours initiation (CI) au cours moyen première année (CM1) des écoles primaires, tant publiques que privées du Bénin reprennent ce 10 août 2020 le chemin des classes. Mais à cette reprise exceptionnelle, des parents s’inquiètent et s’interrogent.

 

Le Conseil des ministres, en sa séance du 6 mai 2020 et dans le cadre des mesures de prévention de la Covid-19, a décidé de la reprise des cours pour les écoliers du cours moyen 2ème année (CM2), les élèves des collèges et lycées et les étudiants, pour compter du lundi 11 mai 2020. Au cours de ce même conseil des ministres, il a été décidé que les écoliers des classes de cours d’initiation (CI) au cours moyen 1ère année (CM1) reprennent le chemin des classes le 10 août 2020.

Selon le chronogramme réaménagé, à cet effet, ils subiront les cours jusqu’au 4 septembre 2020 pour des évaluations qui se dérouleront du 7 au 11 septembre de la même année. Les écoles maternelles et les garderies restent fermés jusqu’à la prochaine rentrée des classes qui débute le 28 septembre 2020.

Cette mesure pour la reprise des cours avait suscité de vives réactions au sein de l’opinion publique qui ne comprend pas le fait que ces enfants restent à la maison alors qu’ils sont, selon des scientifiques, asymptomatiques.

La reprise des cours, le grand dilemme

Sauf changement de l’agenda scolaire, les écoliers du primaire retournent en classe ce 10 août après près de 6 mois de repos « forcé » engendré par la pandémie du coronavirus. Si ces écoliers jubilent à l’idée de retrouver leurs copains de classe, des parents sont inquiets et peinent à se décider à quelques jours de la reprise de ces cours

Bernadette est mère célibataire vivant avec ses deux enfants (7 ans et 5 ans, Ndlr) respectivement au Cours élémentaire 2ème année (CE2) et Cours préparatoire (CP) dans une école privée dans la ville de Porto-Novo, capitale du Bénin. « A cet instant précis, je suis confuse. Non pas à cause du reste de la scolarité de ces deux enfants (14 mille 500 francs CFA les deux soit 22, 13 £), mais à cause du nombre croissant du cas confirmés au coronavirus dans le pays », a entamé la trentenaire, coiffeuse de profession. Pour elle, les enfants ont été renvoyés à la maison quand le Bénin comptait moins de 20 cas de contamination. Aujourd’hui qu’on dépasse 2 mille, soutient-elle, on demande aux enfants de retourner dans les classes pour des cours. « Je n’ai pas peur pour mon enfant puisqu’il sera asymptomatique. Par contre, j’ai une santé fragile puisque je suis diabétique », s’inquiète Bernadette.

Pour Wilfried, parent d’écolier à Cotonou, « Roméo (son enfant, Ndlr) ne reprendra plus les cours à la reprise ». « Je lui ai déjà pris un répétiteur qui a sérieusement travaillé avec lui et rassure qu’il pouvait commencer la classe supérieure puisque disposant d’un bon niveau », affirme-t-il fièrement. Tout comme Bernadette, Wilfried craint une contamination puisque l’application stricte des mesures barrières exigées pour prévenir le coronavirus est toujours approximative.

« Mes trois enfants reprennent et rien ne leur arrivera, ni à eux, ni à nous leurs parents. Nous observerons les gestes barrières et nous obligerons les responsables de leurs écoles à faire de même », annonce, avec ferveur, Rodrigue, cadre de l’administration publique béninoise et résident à PK0, dans la commune de Sèmè-Podji. Tout comme lui, beaucoup d’autres entendent renvoyer leurs enfants dans les classes pour des cours comme l’a recommandé le conseil des ministres du 6 mai 2020.

Tout est prêt dans des écoles

Achat de plus d’une centaine de gel hydro-alcoolique, installation d’une dizaine de dispositifs de lavage de mains à l’eau et au savon, des cache-nez à fabrication artisanale disponibles au secrétariat et un réajustement des dispositions des tables et bancs aux fins de respecter la distance sanitaire recommandée. Ici, dans une école privée à Akpakpa, dans la commune de Cotonou, tout est prêt pour une reprise des cours avec le respect strict des gestes barrières pour stopper la propagation du coronavirus.

A quelques 30 km de là, dans la capitale Porto-Novo, les directeurs des quelques écoles sillonnées nous ont rassuré des dispositions prises pour un meilleur déroulement de ces cours. Mais contrairement aux moyens déployés et constatés à Akpakpa, les assurances que nos équipe ont reçues ne sont que théoriques.

« J’ai tenu, ce lundi 3 août 2020, une réunion avec mes enseignants et collaborateurs sur les dispositions en vigueur pour une meilleure reprise des cours dans le pays en général et dans mon école en particulier. Et en résumé, c’est que nous sommes déjà prêts », a affirmé un directeur d’école privée, rencontré à Sèyivè, arrondissement d’Ekpè dans la commune de Sèmè-Podji.

Du côté des enseignants, les avis sont divergents. Si certains espèrent recouvrer leurs dus puisqu’étant enseignants occasionnels et n’ont pas pu être payés pour non-fourniture de services, d’autres craignent toujours la propagation du virus dans ces lieux qui seront, à nouveau, ouverts.

Toutefois, le gouvernement, à travers le ministère de l’enseignement maternel et primaire, entend faire un suivi régulier et tout contrevenant sera exposé, aux dires du ministre Salimane Kaimou, aux rigueurs de la loi.

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