Côte d’Ivoire : « de fortes sommes d’argent remises à des officiers de l’armée » par Alassane Ouattara

Dans une vidéo diffusée ce dimanche 9 août 2020, sur sa page Facebook, le Commandant Fofana Abdoulaye, aide de camp de Soro, a adressé un message au Président Alassane Ouattara, après l’annonce de la candidature de ce dernier pour un 3è mandat.

L’annonce de la candidature d’Alassane Ouattara pour un 3è mandat à tête de la Côte d’Ivoire continue de susciter des réactions. Ce dimanche 9 Août, le Commandant Fofana Abdoulaye, aide de camp de Soro, a adressé un message au Président sortant de la République de Côte-d’Ivoire, Chef Suprême des forces armées, Alassane Ouattara. L’ex-Commandant de la Garde républicaine, dénonce la corruption de l’armée pour cause de 3ème mandat et menace ouvertement le Président Ouattara.

 » Le président Ouattara a pris l’initiative de convoquer récemment, dans une réunion spéciale, les généraux de notre armée et les ex-comzones des Forces Nouvelles pour leur confier sa candidature illégale à l’élection présidentielle 2020 et leur remettre de fortes sommes d’argent ayant pour but de les corompre. » a déclaré l’homme réputé proche de Guillaume Soro.

« Je proteste vigoureusement contre la distribution d centaines de millions aux généraux de l »armée et notemment aux ex-comzones. Tous ces individus qui se permettent de rouler sur l’or pe,dant que la base de notre armée est laissée pour compte font honte à l’étique républicaine de la nation ivoirienne » s’est exprimé le Commandant Fofana Abdoulaye, ancien membre de la garde républicaine et ancien homme de sécurité du président Ouattara.

Révélée dernièrement par le blogueur Chris Yapi, l’affaire de la distribution “gracieuse” d’argent aux chefs de l’armée, soit 100 millions FCFA à chaque officier général, et 50 millions FCFA à chacun des officiers supérieurs des anciens Comzones a également été au coeur de l’adresse de l’homme en arme. « Est-ce une armée doit être aussi manipulée? L’armée doit être au service de la Nation et non au service d’un individu déterminé à violer à la constitution pour être candidat à un 3è mandat alors que selon l’article 55 de notre constitution, nul n’a droit à plus de deux mandats à la tête de l’Etat.

En donnant 100 millions 100 millions et 50 millions 50 millions aux généraux et aux officiers supérieurs, vous intronisez la corruption dans l’armée. » a déclaré le Commandant Fofana Abdoulaye, récemment poursuivi pour les faits de port illégal de costume et d’insigne militaire et trouble à l’ordre public. « Vous êtes complètement sorti de votre mission républicaine. Monsieur le Président, vous avez trahi l’armée ivoirienne, Monsieur le Président, vous avez trahi la Nation ivoirienne. Nous n’avons plus confiance en vous. »

En 2019, le commandant Fofana Abdoulaye, ancien aide de camp de Guillaume Soro, avait été radié de l’Armée pour « désertion ». En effet, Fofana Abdoulaye, également ancien rebelle des Forces nouvelles, dirigées par Guillaume Soro, aurait assuré la sécurité du Président Alassane Ouattara lorsque celui-ci était encore réfugié au Golf Hôtel, lors de la crise post-électorale de 2010-2011. Depuis que Guillaume Soro est devenu un « pestiféré infréquentable », tous ceux qui ne se sont pas tenus loin de lui, ont subi la foudre de l’Etat central.

 « Je suis candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2020 », a annoncé, jeudi 6 août, l’actuel chef de l’État ivoirien, choisissant le soixantième anniversaire de l’indépendance de son pays pour se déclarer.  Certes, le président sortant avait clairement laissé entendre depuis plusieurs années, qu’il ne briguerait pas de troisième mandat, passant publiquement la main à son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly pour lui succéder. Mais la mort de ce dernier, brutalement décédé le 8 juillet à Abidjan à l’âge de 61 ans des suites de problèmes cardiaques, a depuis sérieusement remis en question la promesse du président. Le retour d’Alassane Ouattara dans la course à la présidentielle laisse présager, à bien des égards, un retour à la situation chaotique qu’a connu la Côte d’Ivoire en 2011.

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus