Coup d’Etat au Mali: une alerte pour Alassane Ouattara?

Le président malien Ibrahim Boubacar Kéita a été forcé à la démission dans la nuit du mardi au mercredi 19 août 2020, après une mutinerie au camp militaire de Kati. La démission de ce chef d’Etat très controversé par son peuple, sonne comme une forte alerte au président ivoirien Alassane Ouattara, dont la candidature à la prochaine élection présidentielle suscite moult réactions.

Le pire scénario s’est produit ce mardi 18 août 2020 au Mali. Parti des bruits de bottes et des coups de feu, la mutinerie éclatée au camp militaire de Kati, à 15 kilomètres de Bamako, s’est soldée par un coup d’Etat. Le président malien a annoncé sa démission dans la nuit. Quelques heures après son arrestation par des soldats mutins, Ibrahim Boubacar Keïta est apparu vers minuit sur la télévision publique ORTM, portant un masque. Il a expliqué n’avoir pas d’autre choix que de se soumettre à la volonté de son armée en révolte. Ce scénario né d’une forte contestation populaire, pourrait être un signe évocateur pour le président ivoirien Alassane Ouattara, dont la candidature à la présidentielle du 31 octobre 2020 suscite l’indignation dans son pays.

Dans plusieurs villes de la Côte d’Ivoire, en l’occurrence à Bonoua et à Daoukro, des manifestations contre la candidature du chef de file du parti Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, ont été enregistrées dans la semaine dernière, faisant de nombreuses morts et des blessés. Ce mardi, de nouvelles manifestations ont débuté,notamment à Gagnoa pour dire « NON » à la candidature du président Alassane Ouattara.

Ouattara sur les traces de IBK

A l’instar du président malien Ibrahim Boubacar Kéita qui a réprimé les manifestations dans son pays, la répression policière dicte sa loi sous le régime d’Alassane Ouattara. Selon un rapport des médias de Côte d’Ivoire, et des témoignages obtenus par Amnesty International, à Abidjan, la police a autorisé des civils armés de machette à s’en prendre aux manifestants. L’organisation de défense des droits humains a souligné avoir eu le témoignage d’un policier qui a déclaré qu’il était alarmé d’entendre ses collègues parler de la manière dont ces civils armés avaient «aidé» la police à disperser les manifestants.

Ouattara droit dans ses botes

Jugeant « illégale et anticonstitutionnelle » la candidature du président Alassane Ouattara à la prochaine présidentielle, l’opposition ivoirienne l’a appelé à renoncer à son intention de briguer un troisième mandat. Depuis son lieu d’exil à Paris, l’ancien président du parlement ivoirien Guillaume Soro, a averti Ouattara que « le pays va brûler ». Mais le président Alassane Ouattara reste droit dans ses bottes. « J’ai pris la bonne décision », a déclaré lundi, le chef de l’Etat qui ne compte pas abdiquer à son ambition de briguer un autre mandat, malgré les contestations qui ont déjà fait au moins 06 morts et une centaine de blessés et d’interpellations.

Dans ce contexte marqué par l’insistance sur la légitimité de sa candidature, l’armée qui semble être acquise à la cause de Ouattara (la plupart, étant des rebelles ex-Forces Nouvelles de Côte d’Ivoire intégrés à l’armée), pourrait se désolidariser et prendre les armes. On sait que l’armée ivoirienne n’est pas étrangère aux mutineries en son sein.

En 2017, deux mutineries majeures ont éclaté dans l’armée de Côte d’Ivoire. Motivés par des plaintes au sujet de leurs salaires et de leurs conditions de vie, les mutins avaient pris le contrôle de neuf villes dans le pays, et ont exercé des pressions sur le gouvernement qui accepta leurs demandes. Pourvu que les armes ne crépitent pas.

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