Bénin – Dossier des ambulances: Jean-Baptiste Elias débouté par la CRIET

Le dossier d’acquisition de cinq ambulances médicalisées connait progressivement son aboutissement. Devant la CRIET depuis quelques temps, le procureur Gilbert Togbonon atteste que la procédure de passation de marché a été faite dans les règles de l’art.

Il n’ y a pratiquement pas de coupable dans le dossier à polémiques de d’acquisition de cinq ambulances médicalisées. C’est du moins ce qui ressort du point de presse mené ce vendredi 18 Septembre 2020 par le procureur spécial de la cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), Gilbert Togbonon.

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Dans une restitution du niveau d’avancement du dossier, le procureur Gilbert Togbonon a fait savoir qu’après l’audition de toutes les personnes intervenues dans la chaîne de passation du marché pour l’acquisition desdites ambulances, il s’est révélé que tout s’est déroulé dans les règles de l’art.

Sur le montant qui a suscité assez de commentaires parce que jugé exorbitant par certains, le procureur spécial de la cour de répression des infractions économiques et du terrorisme, Gilbert Togbonon indique que les ambulances commandées au profit de certaines zones sanitaires, par le Ministère de la santé étaient des ambulances de dernières générations.

Des ambulances disposant des plateaux techniques pouvant permettre au corps médical d’entamer les interventions sur la route en attendant de parvenir au centre de santé.

Autrement dit, aucune n’est relevée dans le processus de passation de marché. Donc pas de surfacturation ni de mauvaises pratiques comme l’a dénoncé sur des chaînes de télévision l’ex-président de l’autorité nationale de lutte contre la corruption, Jean-baptiste Elias.

Sur ce coup, Jean-Baptiste Elias n’a pas eu raison…

Reçu sur la chaine de télévision Sikka-tv le mercredi 15 Juillet 2020, le président du FONAC, Jean-Baptiste Elias a livré le point de ses investigations dans le dossier des ambulances médicalisées achetées à prix d’or.

Dans son développement sur ce dossier qui a éclaté en Juin 2019, celui que les béninois ont baptisé « monsieur corruption » a révélé des faits qu’il avait qualifiés de mauvaises pratiques dans le processus de passation de marché.

Selon le président du FONAC, Jean-Baptiste Elias, l’appel d’offre a été fait en décembre 2015. «Le marché N°355 du 17 du septembre 2018 a été signé pour la fourniture de 5 ambulances médicalisées 4×4 diesel, de marque Mercedes fourgons, par une société de la place pour un montant de 493 830 000 FCFA », a indiqué l’ex-président de l’ANLC.

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Lors de l’investigation de la structure qu’il dirigeait sur le dossier, a-t-il affirmé, deux faits majeurs ont attiré leur attention. Le premier fait majeur constaté, avait-il précisé, est que «les ambulances livrées au Bénin ne sont pas des véhicules destinés pour circuler sur le territoire béninois ». Il a expliqué que la maison mère qui a fabriqué les ambulances a fait savoir que ces ambulances ne sont pas destinées pour le territoire béninois. Ce qui ne devait pas surprend, car, ce n’est pas une chose extraordinaire. Jean-Baptiste Elias relève que celui qui a gagné le marché n’est pas le concessionnaire officiel de la maison qui a fabriqué les ambulances.

Interrogé, le concessionnaire officiel de la maison au Bénin a reconnu avoir soumissionné à l’appel d’offre mais pour une autre marque. Car, la marque demandée dans l’appel d’offre n’est pas autorisée à circuler au Bénin.

Le second fait majeur relevé par le président du FONAC est lié à ce qui atteste que le gagnant de l’appel d’offre a déjà effectué une telle livraison par le passé. Car, le dossier d’appel d’offre indique que pour gagner le marché il faut avoir fait une ou deux fois la livraison d’ambulances.

Selon l’ex-président de l’ANLC, le soumissionnaire qui a gagné le marché a fourni une attestation de bonne fin d’exécution comme ayant livré six ambulances de même marque au Togo pour un montant de 550 millions de francs CFA. Mais, l’ANLC a eu la preuve que cette attestation était fausse.

Selon Jean-Baptiste Elias, le signataire de l’attestation de bonne fin d’exécution est un magasinier et non le directeur du centre togolais à qui les six ambulances auraient été livrées.

Mieux, il précise qu’à la date de 2011 «où le document a été signé, le Centre du Togo qui est supposé avoir acheté les six ambulances à 550 000 000 FCFA, avait une dette de plus de cinq milliards de FCFA et que ce centre ne pouvait jamais acheter une seule ambulance, à plus forte raison six ».

Ce basant sur ces faits, le président du FONAC a évoqué des irrégularités qui auraient émaillé le processus d’acquisition de ces ambulances. La cour de répression des infractions économiques et du terrorisme dans son investigation n’est pas arrivée aux mêmes conclusions.

Selon le procureur spécial de la CRIET, tout s’est déroulé dans les règles de l’art. Aucune mauvaise pratique donc même s’il reste à auditionner celui qui a délivré une fausse attestation. Sur ce coup donc, Jean-Baptiste Elias n’a pas raison malgré sa rigueur et le sérieux qui caractérisent ses investigations.

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