Coup d’Etat au Mali: Patrice Talon explique pourquoi la CEDEAO insiste sur une transition courte et civile
Dans un long entretien accordé à Jeune Afrique, le président béninois Patrice Talon, a expliqué les motifs pour lesquels, la CEDEAO insiste pour qu’il y ait une transition courte et civile au Mali.
Depuis le 18 aout 2020, le Mali fait la UNE de l’actualité africaine, suite au coup d’Etat qui a renversé le régime d’Ibrahim Boubacar Kéita. Au micro de Jeune Afrique, le chef d’Etat béninois Patrice Talon, a de nouveau, évoqué les évènements ayant conduit à la démission d’IBK. Pour Patric Talon, nul doute que ces évènements ne sont pas un « redressement démocratique » comme l’affirment les officiers, mais plutôt, un « coup d’Etat ».
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Et un coup d’Etat, poursuit, Patrice Talon, « n’est jamais en soi une bonne chose. « Cela dit, je salue l’attitude du président IBK, dont la démission a permis d’éviter le pire à son pays. L’idéal évidemment aurait été que son départ ne remette pas en question l’ordre constitutionnel, ce qui n’a pas été le cas », déplore Patrice Talon.
Parallèlement, il a expliqué pourquoi la CEDEAO insiste pour qu’il y ait une transition à la fois courte et civile au Mali. « Quand un pays est confronté à autant de défis, sécuritaires certes, mais aussi économiques et sociaux que le Mali, une transition longue est à proscrire. Un gouvernement de transition ne peut ni prétendre au crédit, ni lever des fonds ou des obligations sur le marché, encore moins attirer des investisseurs », détaille Patrice Talon.
« Qui va acheter des bons du Trésor malien à un régime de militaires de transition? Personne. Dès lors, les raisons qui ont fait que les Bamakois sont descendus dans la rue ne feront que se renforcer« , a-t-il conclu.
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Configuration du bloc de la transition
Les identités des dirigeants de la transition politique au Mali sont connues. Au poste du président de la transition se trouve le colonel-major de l’armée de l’air à la retraite et ancien ministre de la Défense Bah N’Daw. Le président de la junte, le colonel Assimi Goita est désormais, vice-président de la transition.
Aux dernières nouvelles, c’est l’ancien ministre des Affaires étrangères, Moctar Ouane, qui a été nommé Premier ministre de la transition par Bah N’Daw. Ensemble, les trois hommes cités devront conduire le peuple aux scrutins dans de bref délai, afin d’élire un nouveau président à la tête du Mali et rétablir définitivement l’ordre constitutionnel, tel que souhaité par les dirigeants de la sous-région.
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