Démolition du Noom Hôtel à Cotonou : le gouvernement donne sa version des faits

La démolition du Noom Hôtel par l’Etat béninois suscite la polémique depuis quelques jours. Pour situer l’opinion publique sur ce qui s’est réellement passé, le ministre de la communication, Porte-parole du gouvernement a fait une sortie médiatique ce mardi 22 septembre 2020 pour expliquer les faits.

Selon les explications du Ministre Alain Orounla, la démolition du Noom Hôtel de Cotonou répond à une logique de réappropriation d’un domaine de l’Etat. Il fait savoir que le promoteur de ce réceptif hôtelier d’une valeur de 10 milliards FCFA, en construction, n’a pas respecté les engagements pris dans le cadre du contrat, malgré tous les avantages qui lui ont été accordés.

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« Cet entrepreneur s’est rapproché des autorités béninoises en 2010, et obtenu d’elles la concession d’un vaste domaine de 2 hectares dans la zone balnéaire du palais des congrès dont vous connaissez la valeur immobilière, la valeur vénale, en contre-partie d’un modeste et maudite redevance de 3 millions 800 mille fcfa l’an »

Alain Orounla

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Mieux, des avantages douaniers et fiscaux ont été octroyés au promoteur dans le but de favoriser les conditions de réalisation de son projet. « En plus de ces redevances qui n’ont jamais été versées, sauf une seule fois, ce promoteur a bénéficié des avantages douaniers et fiscaux considérables qui lui ont été octroyés par nos prédécesseurs. Tout ceci parce qu’en théorie, nous étions contents d’avoir ce réceptif hôtelier qui aurait permis à notre pays de briller un peu plus », a expliqué le Porte-parole du gouvernement.

Non respect des engagements pris

Selon le Porte-parole du gouvernement, le promoteur n’a pas respecté les engagements qu’il a pris. « Au terme des contrats, les travaux devraient être exécutés dans un délai de 30 mois après la signature de ce bail emphytéotique intervenu le 29 juin 2012. Ce délai écoulé, rien n’a été réalisé. Le promoteur a été approché, relancé, pour exécuter ce contrat, toujours rien » a-t-il fait constaté.

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A l’avènement du régime du Président Patrice Talon, des démarches ont été effectuées pour permettre au promoteur d’achever les travaux. Selon le ministre Alain Orounla, le promoteur a été relancé avec des délais supplémentaires. Les avantages douaniers et fiscaux ont été aussi prolongés; mais c’était peine perdue. « Le gouvernement a pris ses responsabilités, après les phases de relance amicale, amiable, a dû introduire des procédures adéquates pour obtenir la résiliation du bail qui avait été consenti, puisque le preneur n’a pas rempli les conditions qui s’imposent », a-t-il expliqué.

une réplique juridique et judiciaire

Pour le Porte-parole du gouvernement, la résiliation du contrat, l’expulsion et la démolition du Noom Hôtelier est une réplique responsable du gouvernement, une conséquence juridique et judiciaire des actes du promoteur. Selon Alain Orounla, il s’agit simplement de « l’expulsion et de remise en état des lieux comme ça se fait en droit ».

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En ce qui concerne l’impact de cette réplique sur le climat des affaires, le Porte-parole du gouvernement rassure. « La réplique démontre que le pays est dirigé par des gouvernants responsables qui savent balayer ce qui a lieu de balayer. Les aventuriers n’ont plus de place dans notre pays. Si la rigueur dans l’exécution des contrats sème la terreur dans le rang des investisseurs véreux, c’est tant mieux », a-t-il déclaré.

Un autre son de cloche du côté du promoteur du Noom Hôtel

Même s’il n’a pas encore officiellement donné sa version dans cette affaire, les bruits de couloirs autour du Groupe Teyliom, présidé par l’Ivoiro-Sénégalais Yérim Sow, semblent contredire la version du gouvernement béninois. Sur le motif de la démolition de l’édifice, on apprend du côté du promoteur qu’il s’agirait d’une libération de l’espace pour cause d’utilité publique. Selon Financial Afrik, cette version a été servie à l’homme d’affaires Yerim Sow, par appel téléphone du ministre béninois de l’économie et des finances, le 28 février 2020.

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Les choses sont allées très vite. Malgré sa rencontre avec les autorités béninoises, il n’a pas pu sauver le projet qui aurait été déjà réalisé à plus de 90% pour un investissement de 15 milliards de FCFA. La réquisition de l’hôtel lui a été notifiée, et la démolition s’en est suivie.

L’Affaire portée devant deux juridictions

Estimant qu’il n’a pas tort dans le dossier, le Groupe Teyliom a enclenché des procédures judiciaires au Centre International pour le Règlement des Différends relatifs aux Investissements (CIRDI) à Washington et à la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage de l’OHADA (CCJA-OHADA) à Abidjan. Il espère avoir gain afin d’être indemnisé au préjudice subi, rapporte Financial Afrik.

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