La CEDEAO, une organisation en perte de légitimité en Afrique de l’ouest

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) est de plus en plus décriée dans la région. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette perte de légitimité de l’organisation auprès des populations.

En tant qu’organisation sous-régionale censée rendre plus forte cette partie du continent et de s’assurer de la stabilité dans les Etats qui la composent, la CEDEAO a un rôle très important pour l’épanouissement des peuples d’Afrique de l’ouest. Cependant elle est de plus en plus contestée par les populations des Etats membres qui la trouvent plutôt subjective dans ses réactions et prises de décisions. Le problème est né de plusieurs constats dans la façon dont elle résous les problèmes qui surviennent dans des pays membres.

A lire aussi: Crise malienne: l’ex-président du Ghana Jerry Rawlings rencontre le Colonel Goita et lance un pic à la CEDEAO

Au Togo, la médiation de la CEDEAO n’a rien donné autre que conforter la décision du président Faure Gnassingbé de rester au pouvoir malgré les contestations. L’un des médiateurs chargé de convaincre Gnassingbé de renoncer à un énième mandat, était Alpha Condé de la Guinée qui, lui aussi voulait forcer un troisième mandat chez lui. Un « deux poids deux mesures » de l’organisation qui a suscité le dégoût et la méfiance des populations.

Un rassemblement de dirigeants « marionnettes »

L’impression est que la CEDEAO est plutôt un rassemblement des dirigeants qui se réunissent juste pour discuter de comment se protéger eux-mêmes ou s’éterniser au pouvoir, au lieu de se préoccuper réellement de leurs différents peuples. On peut en citer pour preuve, le fait qu’en tant qu’institution elle n’ose même pas interpeller officiellement certains de ses membres, Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire ou Alpha Condé de la Guinée, sur le respect de la limite des mandats présidentiels.

A lire aussi: Monnaie unique: nouvelles directives de la CEDEAO, ça craint pour l’Eco

De plus, au sein de cette organisation de 15 membres, est taxée de « l’autre nom de la France », du fait que les décisions qu’elle prend ou les résolutions prises, sont pour la plupart influencées par les puissances. La question du Mali avant le coup d’Etat en est une preuve. Il était évident que le régime déchu avait de gros vices dont entre autres, la corruption et une gestion de la sécurité du pays, passive. Mais la CEDEAO a soutenu qu’il faut quand même le maintenir en place.

L’autre question qui est, de toute évidence la réalité de la force de l’influence de la France au sein de l’organisation, c’est « la monnaie unique ». Un projet qui, selon plusieurs observateurs, sapait les intérêts de Paris qui, avec l’aide de l’ivoirien Ouattara et du sénégalais Macky Sall, aurait tout fait pour casser la dynamique des autres Etats.

Comme certains de ses membres, le Nigéria, le Ghana, le Niger, l’organisation doit désormais revenir à son rôle de base et assurer les arrières des peuples d’Afrique de l’ouest. Il y va de sa crédibilité et de la légitimité des dirigeants qui la composent.

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus