« Le Bénin est l’un des rares pays d’Afrique à disposer d’un arsenal juridique pour le secteur du numérique », Aurélie Adam Soulé
Faire du Bénin un carrefour numérique de l’Afrique. Ce rêve porté par Talon est sur la voie d’être concrétisé.
Au Bénin, le secteur du numérique après celui de l’agriculture et du tourisme constitue le troisième axe de relance de l’économie. Dans un entretien accordé à Panafricanmag, la ministre en charge du secteur, Aurélien Adam Soulé Zoumarou expose les avancées enregistrées dans la vision du gouvernement.
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Selon le ministre de l’économie numérique, à travers une approche holistique en termes de projets, de programmes mis en œuvre, le Bénin est sur la bonne voie pour devenir le quartier numérique de l’Afrique
Pour atteindre le niveau parvenu, il a fallu des projets comme le déploiement d’Internet à haut et très haut débit. Sur ce front, il y a eu plusieurs réalisations, comme le backbone en fibre optique; indique l’autorité ministérielle.
Ainsi, près de 2 000 km de fibre ont été déployés du nord au sud et avec des boucles dans certaines grandes villes et aussi des bretelles dans plusieurs localités. Selon la ministre de l’économie numérique, le gouvernement s’est ensuite appuyé sur ce déploiement pour mettre la fibre à la portée des populations grâce à la mise en place de points numériques communautaires, de salles numériques dans les écoles et de points d’accès TIC dans les bureaux de poste.
Concrètement, poursuit Aurélie Adam Soulé, il existe à ce jour 40 points numériques communautaires et le gouvernement continue le déploiement dans les autres localités.
« Les points numériques communautaires sont des centres où nous avons amené un fournisseur d’accès Internet qui installe un point Wi-Fi (dans les centres jeunesse dans la plupart des cas) et met en place en même temps un centre numérique pour que les populations aient accès à une formation dans le secteur numérique pour développer des compétences numériques mais aussi bénéficier de ressources numériques: ordinateur ou connexion pour leurs activités. a-t-elle fait savoir.
Du coup, précise-t-elle, artisans, étudiants, élèves, secteur public, c’est-à-dire fonctionnaires, tous ont désormais un endroit où ils peuvent au moins accéder à Internet.
Le Bénin dispose désormais son arsenal juridique
Pour donner une chance à la concrétisation de son ambitieux projet numérique, le chef de l’Etat, le président Patrice Talon a fait adopter un code numérique.
Grâce à ce code du numérique, le Bénin, selon le ministre de l »économie numérique s’est démarqué de beaucoup de pays de l’Afrique dans la création d’un cadre juridique pour le secteur du numérique.
« Aujourd’hui, nous sommes l’un des rares pays d’Afrique à disposer d’un arsenal juridique complet pour le secteur numérique. C’est bon pour les investisseurs car cela leur donne le bon cadre. » a indiqué le ministre
En dehors des investisseurs, l’existence de ce cadre juridique selon Aurélie Adam Soulé est une chance pour les startups grâce à l’éventail des opportunités qui s’offrent à eux.
C’est selon le ministre quelques uns des actions en cours pour permettre au pays d’être avec l’ambition du président de la République et l’effort continue dans la réalisation du programmes d’action du gouvernement, le quartier numérique du continent noir.
Quelques impacts des programmes
Le premier indice selon le ministre est celui que tout le monde peut facilement remarquer: le taux de pénétration d’Internet.
« Quand on parle de haut débit, tout de suite, on pense à Internet. Nous sommes passés en termes de pénétration d’un taux d’environ 28% avant 2016, à près de 48% maintenant, selon les dernières estimations de l’ARCEP » indique-t-elle
Pour Aurélie Adam Soulé Zoumarou, ces chiffres montrent que le pays est sur une courbe ascendante tant en termes de déploiement que d’infrastructure.
Par ailleurs, précise-t-elle, l »indice de connectivité mobile de la GSMA a montré une évolution positive au Bénin en ce qui concerne les infrastructures 3G et 4G.
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Puis, quand on observe l’utilisation du numérique, le premier indice qui a connu une croissance est le secteur des transactions financières, qui concerne les ressources financières mobiles: l’argent mobile a connu une croissance vraiment exponentielle, simplement d’année en année, fait-elle remarquer.
En outre, selon l’ARCEP, entre 2017 et 2018, le Bénin est passé de 1700000 abonnés actifs à près de 2600000. soit une augmentation de plus de 50% d’une année sur l’autre.
Dans le domaine de la digitalisation des services administratifs, le Bénin a également fait une grande avancée avec la mise en place de plateformes. La plateforme e-visa par exemple, des facilités sont offertes dans les démarches pour les personnes souhaitant venir au Bénin pour diverses raisons, touristiques ou professionnelles…
Avant la mise en place de l’e-visa, indique le ministre du numérique, le Bénin émet environ 12 000 visas par an, soit 1 000 visas en moyenne par mois.
Mais après le lancement de la plateforme e-visa, précise-t-elle, on est passé de 1000 visas par mois à plus de 4000 visas délivrés en moyenne. « Ce sont tous des chiffres et vous pouvez bien imaginer que derrière ces chiffres, il y a des aspects économiques, des retombées en termes de revenus pour l’Etat. Alors aujourd’hui, le secteur des télécoms et du numérique montre son importance dans le développement de notre pays. » a conclu Aurélie Adam Soulé Zoumarou.
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