Mali: des militaires 2.0 pour le redressement d’une nation agonisante du fait des politiques

Le Mali est à la croisée des chemins et dans cette incertitude, suintent quelques brises d’espoir qui pourraient venir de ses fils en uniforme.

Depuis les indépendances en Afrique, plusieurs pays du continent sont restés ou presque, à une étape de développement embryonnaire du fait de l’amour du pouvoir, de la corruption et surtout de la mauvaise gestion. Comme les autres pays d’Afrique de l’ouest, le Mali a également sombré dans ce gouffre infernal qui réduit tous les peuples de ces pays en situation de « miséreux ». Le pays a connu des coups d’Etats et à chaque fois il s’agit, pour les putschistes, de restaurer l’ordre et remettre le pays sur de bons rails. A la fin, toujours rien.

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Cependant, le tout dernier coup d’Etat qu’a connu le Mali semble plutôt différent des précédents. Les nouveaux putschistes semblent « de bonne foi » et, selon leur différentes attitudes, on pourrait leur accorder le bénéfice du doute ; ils semblent savoir ce qu’ils font et où ils vont. Jusque-là, ils essaient tant bien que mal de se conformer aux exigences des organisations internationales sans toutefois s’écarter, eux-mêmes, du jeu.

Le point saillant

Lundi, le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) a fini par trouver une personnalité pour diriger la présidence de la transition. L’ancien ministre de la défense, le Colonel Bah Ndaw, a été choisi pour être le prochain dirigeant du pays le temps d’aller aux prochaines élections. Ce choix n’est pas sans susciter de réactions de part et d’autres. Mais il est stratégique et bien réfléchi.

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En effet, le fait pour le CNSP de jeter son dévolu sur Ndaw est très « intelligent ». La CEDEAO a exigé des militaires, la nomination d’un civil à la tête de la transition. En tant que démobilisé car, étant à la retraite et ayant déjà servi un gouvernement en tant que ministre, l’homme peut très bien faire l’affaire et la CEDEAO ne saurait même pas quoi dire. Aussi, un ancien militaire, pourrait très bien adhérer aux idées de ses anciens camarades sans trop y mettre la politique.

La croisée des chemins

Le choix du prochain dirigeant fait, il ne reste plus rien que de se mettre au travail pour tenter de relever un pays qui sombrait de façon galopante sous un régime qui continuait pourtant de le piller. Le Mali a besoin de faire peau neuve en matière de gestion, de sécurité et de coopération.

Le gouvernement de transition n’aura pas beaucoup de temps pour convaicre. Il devra, en quelques mois, remettre le pays sur des rails de bonne gouvernance, trouver une stratégie efficace de mettre fin à l’insécurité et également redorer le blason du pays auprès de la communauté internationale, sans toutefois en devenir les « bras ».

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Il faut que le mali se redresse et se débarrasse également de ses démons. Entre autres, il faut que les autorités de la transition revoient les contrats avec les forces étrangères dans le pays afin de garder la main sur la sécurité et la défense du territoire ; une main que le gouvernement déchu avait perdu depuis très longtemps. Le chantier est vaste mais pas impossible ; et avec le colonel Assimi Goita, le militaire 2.0, dans les parages, le doute persiste, mais l’espoir pourrait prendre le dessus.

Le peuple, les partis politiques et les OSC

Le peuple malien a désormais le devoir d’accompagné ses mêmes militaires qu’il a soutenu le 18 août 2020, lors de la déchéance de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keita. Il va falloir, comme il soutient les politiques, soutenir la transition jusqu’à ce qu’elle finisse son temps et parte. Les partis politiques et les organisations de la société civile seront le censeur, les observateurs et les gardes fou pour cette transition afin de lui rappeler ses objectifs chaque fois qu’elle semblerait en train de dévier du chemin.

Le Mali étant une nation à dominance musulmane, le rôle donc, des leaders religieux est d’une grande importance pour la restauration de la confiance entre les politiques, l’armée et le peuple. Les religieux devront également s’y mettre pour accompagner cette transition et servir de médiateur afin que le peuple puisse accorder son quitus à ceux qui seront choisi pour le travail afin qu’ils mènent à bien leur missions. Le Mali peut encore y croire mais il faudra que tous les maliens travaillent ensemble.

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