Mali: pourquoi la transition doit être dirigée par un militaire?

Les maliens se sont rencontrés pour discuter de l’avenir de le pays après l’éviction du président IBK à la suite d’un Coup d’Etat militaire. Les discussions ont tourné autour de plusieurs points sociopolitiques.

L’objectif de la junte militaire et des plateformes sociopolitique du Mali, est de rétablir une équipe dirigeante dans le pays afin de s’attaquer à de gros défis dont la Sécurité et aussi la corruption. Les discussions qui ont durées plusieurs jours de travaux de plus de 500 délégués à Bamako, ont abouti à des décisions dont un projet de feuille de route établie et qui compte plusieurs points essentiels.

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Entre autres points saillants à attaquer, le rétablissement et le renforcement de la défense et de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, la promotion de la bonne gouvernance, la refondation du système éducatif, les réformes politiques et institutionnelles, l’adoption d’un pacte de stabilité sociale et l’organisation des élections générales.

Crise de Confiance

Cependant, il y a un point qui a besoin d’être approfondi afin de mieux le cerner. La question de la défense et de la sécurité sur l’ensemble du territoire national. C’est le sujet le plus important actuellement au Mali et les maliens semblent chercher le moyen de se débarrasser de la classe politique actuelle. Si plusieurs d’entre eux appuient le putsch des militaire et veulent qu’ils restent au pouvoir pour diriger la transition, c’est pour que l’armée puisse prendre en mains le côté défense du pays.

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Pour les maliens, l’armée serait à même de ne pas se laisser influencer par quelque politique que ce soit et pourrait mieux gérer l’aspect sécurité et défense du pays. Les militaires pourraient aussi, selon cette partie des maliens, limiter la casse en matière de corruption et de mauvaise gouvernance. En réalité, il s’agit d’une crise de confiance qui est née entre le peuple et « tous » les politiciens du pays et d’ailleurs. Ceci se traduit par le fait que, même si certains aspirent à un gouvernement civil, ils n’osent pas nommer une seule personnalité qui puisse faire l’affaire.

Manque de leader

Au départ, l’on prêtait des intentions de politique au leader du mouvement du 5 juin et figure de proue de la contestation, l’Imam Mahmoud Dicko. Mais ce dernier a déjà décliné toute éventuelle offre de poste politique soulignant qu’il n’a aucune intention de rentrer en politique. Le leadeur religieux mis de côté, le peuple malien ne voit que les militaires, qui se battent et se font tuer pour eux toutes les semaines pour les défendre, pour mieux gérer le pays et y instaurer de bonnes bases.

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De plus, la présence des soldats français dans le pays depuis plusieurs années constitue également un élément phare de la perte de confiance entre les politiques maliens et leur peuple. Ces derniers soupçonnent leurs dirigeants (civils) de signer des accords louches avec les forces qu’ils qualifient (d’occupation). Selon plusieurs observateurs, les forces française au Mali ont échoué si leur mission était d’aider à ramener la quiétude au sein des maliens. Et le peuple pense que les politiques le savent et laissent faire tant que leurs intérêt est en jeu.

Un militaire est la solution

Il y a lieu donc de laisser les militaires gérer la transition de 18 mois comme prévu par la Charte et de laisser un militaire diriger cette étape vers le constitutionnel. Il faut que le peuple retrouve la confiance en leurs hommes politiques avant qu’un retour du pouvoir aux civils, se fasse. Tant que cette base ne sera pas établie, le Mali sera toujours sous tensions, même si elle serait ambiante.

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Le moindre problème ou la moindre étincelle pourrait raviver les flammes et la méfiance envers les politiques deviendrait la haine et cela pourrait servir d’élément déclencheur d’une nouvelle situation de crise comme celle-ci. L’exemple est palpable ; après le coup d’Etat qui a renversé l’ancien président ATT, il y a eu précipitation (sous pression) pour rétablir un gouvernement civil à la tête du pays. Résultat des courses, corruption à haute dose, insécurité grandissante, situation sociopolitique chaotique. Les maliens doivent prendre le temps de mieux penser à leur besoins et non à ceux des autres pays et organisations.

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